La vitre brisée
de Jeffery Deaver

critiqué par Ardeo, le 28 juillet 2013
(Flémalle - 77 ans)


La note:  étoiles
522 + 16
Décidément, ce roman de Jeffery Deaver est excellemment bon ! D’un style alerte, agréable et direct, il raconte une enquête du détective Lincoln Rhyme « coincé » dans un fauteuil de paraplégique et de ses collaborateurs (certains appartenant à la police officielle).
Le moteur de l’histoire est celui de notre époque avec toute sa haute technologie, ses ordinateurs, ses portables, ses cartes de crédit et surtout les banques de données personnelles accumulées par des sociétés spécialisées ; ici, nous avons affaire à SSD !
Ces sociétés sont capables de fournir des renseignements sur chacun des citoyens américains (mais pourquoi pas du monde entier ?) à celui qui le demande, en a le droit, le pouvoir, le « besoin ».
Nous ne sommes pas loin de ‘La guerre des mondes’ et ‘1984’ auxquels l’auteur rend hommage à la dernière page de son roman (« Mot de l’auteur »). Mais « La vitre brisée » n’est pas que références aux technologies d’aujourd’hui, aux méthodes de la police scientifique et aux dangers pour le simple citoyen d’être « dénudé » de toute vie privée, c’est aussi un thriller palpitant qui aligne les rebondissements, les personnages excessivement bien dessinés (et crédibles -avec leurs forces et leurs faiblesses), une intrigue incroyablement bien conçue avec un tueur en série mystérieux aux méthodes extraordinaires et un détective génial ‘malgré’ son handicap. Rhyme a les qualités de tous ces prédécesseurs des grands romans du genre ‘polar’ : méthode, intelligence, intuition, équipe super soudée, chance, … et bien entendu a recours à l’INFORMATION et les DONNEES sur les crimes et les suspects.
Je ferais bien une petite restriction en pensant qu’il y avait bien dans ce livre de 650 pages quelques rebondissements de trop mais finalement me contenterai de recommander chaleureusement à tous la lecture de ce roman passionnant vachement bien fait !
Mais faites tout de même attention à Big Brother !
Rhyme, un personnage trop peu crédible 6 étoiles

Dans l'ensemble l'œuvre se lit agréablement et est menée sur un bon rythme, mais souffre de défauts majeurs.

Le premier concerne le personnage de Lincoln Rhyme, capable de court-circuiter les autorités et de réquisitionner qui bon lui semble pour former son équipe, et ce sans s'inquiéter le moins du monde des conséquences ou des sanctions, qui au final s'avèrent inexistantes. Il est également capable de mettre en évidence les dysfonctionnements majeurs des autorités policières voire leur incompétence, et de percer la méthode du tueur en quelques minutes, et ainsi de se lancer à sa poursuite dans l'instant. Visiblement il dispose de moyens impressionnants et obtient ce qu'il veut dans la seconde... et tout ceci en faisant preuve d'un esprit de clairvoyance tout simplement extraordinaire.

Ensuite, le récit contient quelques passages techniques franchement difficiles à capter et d'autres (heureusement très courts) si incompréhensibles que l'on se demande ce qu'ils font là (est-ce dû à une traduction erronée ?). Cela ne nuit en rien à la compréhension globale, mais altère malgré tout une partie du plaisir.

Quant à la violation de la vie privée ou encore le vol d'identité, cela fait franchement peur et nous incite à nous protéger, si toutefois cela est possible.

Au final Jeffery Deaver propose un roman original mais au personnage principal et aux moyens dont il dispose à peine crédibles..

Ayor - - 52 ans - 13 décembre 2014


"L'homme qui savait tout" 8 étoiles

C'est avec beaucoup de plaisir que l'on retrouve le célèbre enquêteur Lincoln Rhyme, tétraplégique brillant, exigeant et autoritaire doué d'une impressionnante capacité de déduction et d'analyse. Entouré de sa fidèle équipe, et surtout accompagné d'Amelia Sachs.

Quand la femme de son cousin Arthur l'appelle à l'aide pour prouver son innocence alors que tout l'accable, Lincoln a quelques hésitations. Élevés comme des frères, les deux cousins se sont séparés sur des contentieux de jeunesse mais cela n'empêche pas le détective de trouver que les preuves sont justement trop lourdes.
Il va découvrir que d'autres innocents sont condamnés sans hésitations après des meurtres ou des viols un peu trop évidents. Seuls points communs, les assassins semblaient très bien connaître leurs victimes (assassinées et accusées) car la précision des indices accusateurs implique une connaissance aiguë de la vie privée des accusés.
Qui peut donc connaitre tant de détails intimes de la vie d'un être humain ?
Une société qui gère une banque de données !
Ce que vont découvrir alors les enquêteurs, fait froid dans le dos... dans le leur et dans le nôtre !
Comme Ardeo l'a précisé, on ne peut que penser au Big Brother de George Orwell (d'ailleurs cité à maintes reprises dans le roman) mais aussi aux "Arcanes du chaos" de Maxime Chattam.

Si certains rebondissements finaux n'étaient pas indispensables, ce roman reste à la hauteur des autres titres de l'auteur, très bien construit, passionnant... et pourquoi pas crédible sur certains aspects ?

Marvic - Normandie - 66 ans - 22 juin 2014