Submarino
de Jonas T. Bengtsson

critiqué par Monocle, le 23 juillet 2013
(tournai - 64 ans)


La note:  étoiles
Pas de place pour l'espoir.
SUBMARINO

Le cadre c'est la misère.
Le pays : le Danemark mais cela pourrait être partout car la misère n'a pas de passeport.
Le roman se divise en deux parties qui narrent chacune la vie à un moment précis de l'un des deux frères : Nick et Martin.

Nick est alcoolique, il vit d'aides sociales dans un foyer pour adultes. Tout est sale, tout sent mauvais, nous sommes vraiment dans le fond de Copenhague. Il se gave de bière et d'alcool sans d'autre but que cette petite lueur.
Au cours de sa chute surgissent avec répétition le souvenir de sa mère (ou prétendue telle) qui l'abandonnait de longs moments avec son frère et un bébé qui finira par mourir faute de soin. Cette mort du petit frère est présente partout, c'est la faute, l'erreur, la cause de tout.

Martin est toxicomane. Un junkie vrai de vrai. Son monde est encore plus bas, tout sent aussi mauvais avec l'odeur de la peur en plus. L'auteur dit : " cette misère là n'a pas de nom". Pourtant Martin juste au moment où l'aiguille pénètre la veine dit : " Nous étions à deux doigts du bonheur".
Martin a un fils dont il a la charge depuis le départ de la mère. Ici toutes les mères partent et ce fils c'est le souvenir de ce bébé, de ce petit être frère, mort de manque de tout.

Il n'y a qu'un endroit où Nick et Martin peuvent se rencontrer : La prison. Et encore juste le temps d'une oeillade... et c'est là que se terminera l'histoire.

Et pourtant il y eut une note d'espoir. Je vous la cite et elle se situe après la mort du bébé.
" Maman ne ressemblait plus à maman. Maman ressemblait à une inconnue... Maman ressemblait à ces filles dans les magazines. Le genre qui ne dit jamais de gros mots. Qui ne fait pas de bruit, qui ne pisse pas. Maman qui portait des vêtements que nous n'avions jamais vus. Maman qui attirait les regards dans la rue. Maman qui prenait ses médicaments, seulement quelques-uns qui vous rendent normal, disait-elle en riant aux éclats, et nous n'avions pas besoin de rire avec elle.
Nous ne parlions pas de notre petit frère.
Nous allons recommencer, disait maman.
Elle avait recommencé ! " (sic)


Un livre difficile à lire, un moment de souffrance, Une toile d'araignée. La dernière page tournée je n'ai pu m'empêcher de penser que cette histoire n'a pas de fin. Elle est partout.
au Danemark, en France, partout 7 étoiles

Le décor du livre, c'est le Danemark, ça aura pu être la France, l'Allemagne, etc. Deux frères "mal nés" bien que je ne pense pas que c'est toujours ça l'unique raison que des personnes vivent et souffrent comme ça. Un très bon reflet de notre société moderne; difficile, dure et triste.

Joanna80 - Amiens - 68 ans - 15 octobre 2013