Le fleuve de l'éternité, tome 1 : Le monde du fleuve
de Philip José Farmer

critiqué par CptNemo, le 9 avril 2003
(Paris - 50 ans)


La note:  étoiles
Une idée géniale pour un classique de la SF
Un beau jour l'humanité entière se réveille au bord d'un immense fleuve. Par humanité entière j’entends tous les hommes qui ont vécu depuis que l'homme est homme et même avant, soit à peu près 36 milliards d'êtres humains avec leur culture, leur langue....
Un ingénieux système les dispense d'avoir à travailler pour satisfaire leurs besoins : nourriture, boisson et même plus, ils peuvent tout obtenir sans effort. De plus tout le monde est immortel. Si quelqu'un vient à mourir, il se réveille un peu plus tard à un autre endroit au bord du fleuve.
La question est bien entendu : que fait-on ici ?
Un groupe va se former et va remonter le fleuve pour chercher la réponse à cette question. L'auteur ayant l'humanité entière à sa disposition on trouve parmi les héros : Cyrano, Ulysse, Marc Twain.....
Ce roman et les quatre qui le suivent composent l'un des plus grands cycles de science fiction jamais écrit. Le parti pris de départ est une source inépuisable de personnages plus ou moins connus et de situations rocambolesques. On suit avec plaisir cette remontée du fleuve et on attend avec impatience la réponse aux nombreuses questions soulevées dès le début. De plus la réflexion de l'auteur est plutôt intéressante puisqu'il nous montre que l'homme immortel et dispensé de tous les problèmes matériels reproduit ses erreur passées : guerre, esclavage...
Un classique de la SF à lire absolument si vous appréciez le genre et qui pourrait vous convertir si vous êtes réfractaire.
Original 9 étoiles

Après leur mort, des millions d’humains de toutes générations et de toutes provenances se réveillent complètement nus sur les rives d’un fleuve immense serpentant sur une planète inconnue. Il y a là Richard Burton, célèbre explorateur britannique du XIXè siècle, Peter Frigate, son ami, Lev Ruach, rescapé de l’Holocauste, Mrs Alice Heargraves, jolie lady de l’époque victorienne, Loghu, la primitive, un Néanderthalien doté d’une force hors norme et d’une fidélité à toutes épreuves et beaucoup d’autres, tous circoncis, tous sans poils ni barbe ni cheveux et tous miraculeusement revenus dans l’intégrité physique de leurs jeunes années. De gros champignons percés de trous distribuent de la nourriture quand on leur présente un récipient appelé « graal », mais aussi du tabac, de l’alcool et même des chewing-gums contenant une puissante drogue. La nuit venue, son effet aphrodisiaque exacerbe l’instinct sexuel de celles et ceux qui l’ont mâchée. Hommes et femmes se ruent les uns sur les autres pour des accouplements aussi violents qu’orgiaques. Les passions déchaînées amènent meurtres et règlements de comptes. Tous ces gens sont-ils arrivés au paradis ou en enfer ? Qui a organisé cette étrange résurrection ? Comment Burton et ses amis vont-ils pouvoir survivre dans un monde aussi étrange ?
« Le monde du fleuve » est le premier tome d’une saga de science-fiction à succès qui en compte cinq. L’originalité de l’intrigue tient beaucoup à cette description d’une vie après la mort qui ressemble souvent en pire à celle d’avant. En bon explorateur, Burton n’a qu’une obsession, remonter aux sources du fleuve pour découvrir le fin mot de toute cette histoire. Il ne le trouvera pas, bien évidemment, vu que le suspens doit être maintenu sur toute la durée de la narration. Entre autres péripéties, il croisera plusieurs fois la route d’un certain Hermann Gœring, avatar du célèbre maréchal d’aviation et dignitaire du régime nazi, qui s’évertue à se recréer un petit royaume totalitaire avec esclaves et liquidation des Juifs. Ce monde est dangereux, on y meurt facilement, mais c’est pour très vite revenir dans le circuit. Bien que répertorié dans le registre humoristique, cet ouvrage nous semble surtout philosophique et assez influencé par les idées libertaires de mai 68 (amour libre). La suite qui devrait mettre en scène toutes sortes d’autres personnages historiques méritera toute notre attention. Sans crier au « chef-d’œuvre », il s’agit bien de science-fiction intelligente et de très belle qualité à conseiller aux amateurs du genre.

CC.RIDER - - 66 ans - 6 mai 2021


L’Homme et son(ses) créateur(s) 8 étoiles

Cette saga de Philip José Farmer est considérée comme un des classiques incontournables de la science-fiction. Et pour cause ! On est happé dans ce récit un peu dingue dès les premières pages. Imaginez si toute l’humanité depuis la préhistoire avait été ressuscitée sur les rives d’un Fleuve immense…
Le filon est bien exploité puisque l’auteur décrit tel un anthropologue les réactions que l’on peut attendre : meurtres, vols, mais aussi solidarité, organisation sociale, religions… On croise sans surprise quelques visages connus, ce qui apporte une certaine fraîcheur au récit. Et surtout Richard Burton, personnage principal du roman, qui pimente ce premier tome en rappelant au lecteur son caractère fantasque et sa vie (terrestre) renversante.
Burton va se lancer dans une quête effrénée : celle du qui et du pourquoi, et va tenter de résoudre cette énigme. Un très bon roman partant d’une thématique très riche et qui possède un souffle épique incontestable.

Belial - Anvers - 45 ans - 21 juillet 2012


Une bonne idée 6 étoiles

Toute l'humanité ressuscitée sur le bord d'un Fleuve gigantesque recouvrant toute une planète : voilà le point de départ de ce premier volume du Fleuve de l'Eternité : Le monde du fleuve.
Notre point d'entrée dans ce roman sera Richard Francis Burton, premier explorateur européen à atteindre la Tanganyka.
Ce premier opus commence très bizarrement, de manière un peu glauque. Puis on est plongé dans ce nouveau monde. Malheureusement, difficile de s'accrocher aux personnages, un premier bond dans le temps nous empêchant de vraiment nous attacher. C'est d'ailleurs le défaut de la première moitié de ce roman, je trouve, avec beaucoup d'événements en peu de temps : on vit une fresque, mais on a peu d'éléments auxquels se raccrocher.

Cependant, à partir de la 2° moitié, le roman se recentre sur le héros, en nous dévoilant certains secrets qui se cachent derrière cette résurrection massive. On essaye alors, avec le héros de comprendre ce qui se passe et l'aventure nous transporte.

Ce premier volume n'est donc pas une réussite absolue, mais il nous transporte quand même dans un univers riche et la fin nous donne clairement envie de connaitre la suite.

Loic3544 - Liffré (35) - 46 ans - 13 janvier 2012


Théologique 9 étoiles

J’ai relu très récemment ce testament de Farmer (les cinq volumes qui constituent le Monde du Fleuve) je ne me suis pas trop attardé sur le deuxième volume, le “Bateau Fabuleux”, il est vraiment très long ce fleuve, mais il regorge de pépites et donne à s’intéresser à des personnages qui ont existé ailleurs que dans ce futur incertain. Ainsi de l’explorateur Richard Francis Burton existent plusieurs biographies... J’ai appris aussi que ce livre singulier avait donné naissance à des “démarches” particulières puisque selon certaines sources (cf la revue Parasciences) des humains se seraient effectivement réincarnés au bord du Fleuve. Théologiens de tous les pays unissez-vous ! Bien sûr un livre à lire et relire…

Azdrubal - - 66 ans - 22 août 2004


Captivant 8 étoiles

Je me souviens d'avoir lu ce livre il y a déjà longtemps, et il faut dire que je ne suis pas du tout accro à la SF.
Et pourtant, j'ai vraiment été intéressée par le sujet, l'immortalité et l'histoire en elle-même.
Un bon livre pour la réflexion.

Jasmine - Saint-Denis-les-Bourg - 61 ans - 1 mars 2004


Avis aux autres immortels 8 étoiles

Bon, d'accord, j'ai lu ça il y a trop longtemps pour en parler ne serait-ce qu'avec une once d'intelligence. Mais je me souviens de mon plaisir (et aussi d'avoir été assez radicalement déçu par la fin, mais on ne peut pas tout avoir tout le temps et pour rien, contrairement à ce que laisse entendre le livre, n'est-ce pas). D'ailleurs, depuis cette lecture, j'ai décidé d'être immortel. Je sais, c'est difficile, mais avec un peu d'imagination, on s'en approche. Vivement une prochaine grippe pour m'envoyer à nouveau la série. Ou peut-être même une "pneumopathie antipathique" ou quelque chose comme ça.

Bolcho - Bruxelles - 76 ans - 9 avril 2003