Histoire de la Méditerranée
de John Julius Norwich

critiqué par Veneziano, le 22 juillet 2013
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Une mise en contexte riche... mais tronquée
L'histoire antique et médiévale de la Méditerranée est richement exposée ici, et il faut dire qu'il y a à exposer sur le sujet, vu la pluralité de civilisations, la myriades de pays et de conflits qui se succèdent autour de ce quasi-lac qui sert quasiment de centre du monde jusqu'à la découverte des Amériques.
Les guerres de tribus barbares, de principautés pour un carré d'influence, le reflux de la présence musulmane sont le tribut de cette histoire sur 1500 ans.
Les grandes puissances se passent le relai de la prépondérance géopolitique du moment. Elles se remodèlent au gré des alliances et des guerres, la Papauté donnant souvent le la. Le Risorgimento italien vient, entre autres, redonner un nouveau visage à la rive nord. La Grèce devenant indépendante, un Empire ottoman en déclin et des Balkans en douce mais sûre ébullition façonnent également le sud de l'Europe. Ce volume se termine avec la Première guerre mondiale, ... presque en queue de poisson. Je conçois que l'auteur ne soit pas porté sur l'époque contemporaine. J'entends également que cette date est le début du déclin de l'Europe du sud dans l'influence géopolitique mondiale, et même de l'Europe dans son ensemble. Pour l'Europe du sud, les Temps modernes ont amorcé la chose avec le commerce outre-atlantique.
Mais il manque ainsi une grande part du sujet pour le comprendre complètement, se faire une idée de ce qui peut être construit dans cet espace. La montée des fascismes, la Seconde guerre mondiale, le non-alignement égyptien, la politique extérieure israélienne, la guerre froide, la construction européenne et la poudrière des Balkans sont autant d'éléments permettant de comprendre la recomposition, et massive, d'un monde se remodelant sans cesse. Il est certes délicat d'évoquer le printemps arabe, qui constitue une transition en cours.

Après, ce livre reste fort riche sur la période allant de l'antiquité gréco-romaine à la Renaissance incluse, ce qui n'est déjà pas mince, et qui le rend déjà fort utile.