La forêt des pendus
de Liviu Rebreanu

critiqué par Patman, le 22 juillet 2013
(Paris - 62 ans)


La note:  étoiles
Apostol Bologa, de héros à renégat...
Apostol Bologa est lieutenant d'artillerie dans l'Armée Austro-hongroise. Nous sommes en 1916 et il sert son "pays" avec ferveur et patriotisme, en Italie et sur le front russe... Siegeant à la cour martiale, il vote sans état d'âme la mort d'un officier d'origine tchèque accusé d'avoir voulu passer à l'ennemi. Il est ancré dans ses certitudes au point qu'il en est même arrogant avec ses camarades. Jusqu'au jour où son régiment est appelé sur un nouveau front : la Roumanie. Apostol est originaire d'une minorité roumaine de Hongrie, fils d'un ancien militant autonomiste. Le doute s'installe en lui, il s'imagine mal combattre ses frères roumains. L'idée du suicide ou de la désertion germe petit à petit en lui. Son discours et son attitude changent, la mécanique mortelle s'est mise en route...

Liviu Rebreanu (1885-1944) est considéré, à juste titre, comme l'un des fondateurs de la littérature roumaine contemporaine. Romancier, nouvelliste et dramaturge, il a grandi dans cette minorité roumaine de Hongrie qui est le cadre de ce roman écrit en 1922, juste après la guerre qui a permis à la mosaïque des peuples d'Europe Centrale de se constituer en nations autonomes. Un très beau roman psychologique sur fond de guerre. On ne peut s'empêcher de s'attacher au personnage d'Apostol, victime de la folie des hommes mais aussi de lui même.
“La mort, lorsqu’on la regarde trop longtemps et trop profondément, finit par attirer.”