Après l'enfance
de Julie Douard

critiqué par Jfp, le 20 juillet 2013
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
sacrée famille…
Pas facile, quand on est lycéen, désireux de connaître l'amour, et qu'on a autour de soi des modèles que l'on n'a pas trop envie de copier : mère, frère et sœur, tous plus déjantés les uns que les autres, vous donnent sacrément envie de fuir le quotidien, au risque de devenir comme eux. Le petit monde de Julie Douard est peuplé de personnages dont le destin n'a jamais cessé d'être contrarié : mères porteuses en mal d'enfant, transsexuels, amants trompés, la liste est longue et s'allonge au fil des pages. Mais la vie va et chacun finit par trouver sa place, cahin-caha. Beaucoup de fraîcheur dans ce récit d'une adolescence rêveuse et pourtant bien éveillée au monde qui l'entoure. Un regard attendri sur la vie, de l'humour, des imprévus, et une écriture d'une rare qualité, pour ce premier roman auquel on souhaite une nombreuse descendance…
C’est un peu comme du Pancol, mais en mieux 8 étoiles

Sa soeur à moitié folle, un frère un peu con, ….il y a aussi le père du fils de la sœur, Robert qui vit dans la cave, l’amitié entre Fiona (la femme de Robert) et Philomène, la mère d’Ernest et la sœur en question, une passion amoureuse et tourmentée dénommée Rose,…en bref une série de personnages, parfois aux contours assez flous, et souvent hauts en couleur qui évoluent dans un récit aux chapitres courts.

On est donc dans le rocambolesque sans pour autant en ajouter une couche de fantastique. Tout reste relativement crédible, plein d’humour et de tendresse.

Et puis il y a surtout le héros et narrateur, dont on ne donne pas le nom. Celui-ci est un élève de cinquième qui pratique le théâtre au lycée pour mieux se mettre en valeur auprès des filles (Rose en particulier), et Violaine, une metteuse en scène nymphomane de vingt ans son aînée.

En bref, un roman plein de fraîcheur, assez dense mais qui laisse respirer le lecteur grâce à sa structure. Cela m’a évoqué « Les Yeux jaunes du Crocodile » par l’ambiance familiale chaotique qui y est décrite, mais par contre Julie Douard a le mérite de soigner davantage son style et elle ne se laisse pas aller dans des envolées fantasmagoriques.

Une petite découverte pleine de charme.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 14 juillet 2015