Le Maire de Casterbridge
de Thomas Hardy

critiqué par Pierrequiroule, le 18 juillet 2013
(Paris - 43 ans)


La note:  étoiles
"A la poussière tu retourneras."
Sous l’emprise de l’alcool, Michael Henchard, jeune ouvrier agricole, vend sa femme et sa fille dans une baraque de foire. Cet acte irrémédiable ne cessera de le hanter et bouleversera toute sa vie.

Vingt ans plus tard, une veuve et sa fille se mettent à la recherche de Henchard, l’homme qui les a autrefois reniées. De simple journalier, celui-ci est devenu maire de Casterbridge, une bourgade agricole prospère. Désormais premier marchand de blé de la région, il est respecté de tous, tant pour sa fortune que pour sa vertu : car Henchard a juré de ne plus boire une seule goutte d’alcool! C’est alors que son passé ressurgit, menaçant cette formidable ascension sociale.

Lorsqu’il offre à Donald Farfrae –jeune homme sans le sou- un emploi dans son entreprise, Henchard est loin de se douter qu’il vient de sceller son destin. A compter de ce jour, Farfrae prendra peu à peu la place de son bienfaiteur, en s’emparant de sa fortune, de sa réussite et même de sa fille récemment retrouvée, cela en toute innocence.

Dans ce roman publié en 1886, Thomas Hardy brosse le portrait d’une personnalité complexe: un homme violent et orgueilleux, mais aussi généreux et repentant. Victime de ses impulsions, Henchard connaît progressivement la déchéance, jusqu’à redevenir un simple botteleur de foin, méprisé de tous. Comme toujours dans l’œuvre de Hardy, le pessimisme et la fatalité prennent ici toute leur place. C’est un roman profond, bouleversant, qui nous invite à réfléchir sur le péché et sur le destin de l’homme.
Un scénario de boulevard pour un roman social 7 étoiles

Le maire de Casterbridge commence par un épisode peu commun : un jeune ouvrier agricole « vend » sa femme à un marin de passage... Bien des années après, le marin étant porté disparu, la femme se met en quête de son mari qu’elle retrouve, marchand prospère et maire de Casterbridge. Comment retisser les liens ?

C’est globalement un beau roman sur la campagne anglaise et ses traditions rurales au XIXème siècle, bien écrit, avec de belles descriptions, des caractères bien trempés et haut en couleur, la mise en scène de toute la population et toutes les couches sociales de cette petite ville.

Mais l’intrigue m’a exaspéré avec le sentiment d’assister à une pièce de Feydeau... Après avoir vécu avec son faux mari, la femme revient avec sa fille ré-épouser son vrai mari, mais sans dire la vérité à sa fille. Ensuite le vrai mari apprend à la fille qu’il est son vrai vrai père et que l’autre était son faux vrai père. Mais en fait deux pages après il apprend que sa vraie fille était morte et c’est donc sa fausse fille qui est revenue et qu’elle est la vraie fille de l’autre mais il ne lui dit pas que l’autre était bien son vrai-vrai père et qu’il est lui-même son vrai-faux père. Revient le vrai-vrai père qui en fait n’était pas mort et qui rencontre le vrai-faux père. Puis le vrai-vrai père repart, puis il revient et le vrai-faux père s’en va. Et j’ai oublié d’expliquer que l’amoureux de la fille épouse la fausse femme du vrai-faux père. Et j’ai dû en oublier !

Romur - Viroflay - 50 ans - 25 septembre 2016