Fugues
de Philippe Sollers

critiqué par Veneziano, le 14 juillet 2013
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Les articles d'une vie pour autant d'évasions
Philippe Sollers rassemble une grande part des articles et entrevues de presse qu'il a respectivement écrits et données, sur les grands thèmes qui lui sont chers, comme la culture chinoise, la religion, le XVIIIème siècle en littérature, Stendhal, les femmes, Guy Debord, Jacques Lacan. Cette série de leitmotivs lui offre une série d'échappées réitérées, d'insistances dans ces combats de conviction culturelle, menées par quelqu'un de drôle, d'endurant, de très cultivé, de quelque peu hautain également. Une culture minimale s'avère, en effet, nécessaire, pour le lire, la pédagogie faite au grand public n'étant pas toujours un exercice auquel il se prête de bonne grâce. J'ai ainsi eu un peu de mal à comprendre l'ensemble des allusions faites et la portée de l'ensemble des leçons dispensées lors de ces aventures de quelques pages.
Aussi accorde-t-il une assez grande importance à la cohérence de ses propos dans le temps. Cela l'amène à revenir sur son passé de journaliste, notamment du lancement de Tel quel, et à rappeler comment il fréquente des personnes de la plus grande importance pour lui. La théologie, la mise en scène de ses contemporains, la psychologie sont des thèmes importants et récurrents dans ses écrits.

Ces écrits sont souvent brillants, ce vaste recueil de mille cent pages se laisse lire, le style est alerte, vif, le fond vole haut, on en apprend beaucoup, à condition de donner du sien.