La main gauche de la nuit
de Ursula K. Le Guin

critiqué par Pacmann, le 10 mars 2018
(Tamise - 59 ans)


La note:  étoiles
L'envoyé de la terre s'est perdu comme le lecteur
Dans le certain futur indéfini, Aï, un Terrien, est envoyé sur la planète Nivôse, composée de plusieurs nations, afin de convaincre les dirigeants d'adhérer à l'organisation interplanétaire qui réunit différents systèmes solaires.

La planète Nivôse est assez hostile sur le plan climatique et bien que la technologie soit présente, les habitants n’en profitent pas réellement. La situation politique est assez compliquée avec des souverains omnipotents dans un régime qui évoque le moyen-âge et où chacun cherche plus à assoir son pouvoir qu'à s’unir.

Aï est aussi confronté à une société très étrange. Ici, « les habitants » humanoïdes ont connu une évolution génétique qui fait qu’ils sont hermaphrodites et peuvent tantôt tomber enceintes et tantôt être géniteur de genre masculin.

Cette absence d’identité sexuelle permanente fait que la société interagit autrement et Aï, purement masculin hétérosexuel apparaît comme une anomalie dans ce monde qui tient compte de ces variations de genres. Aï a aussi des difficultés à comprendre cette civilisation, et surtout à s'habituer à ce que ses interlocuteurs soient à la fois des "ils" et des "elles".

Sa mission diplomatique l'entraîne dans une traversée des pays de cette planète, mais il est aussi perçu par certains protagonistes comme une menace.

Ursula Le Guin est considérée comme un des plus grands auteurs de science-fiction du 20ème siècle et ce roman assez exigeant va ravir les adeptes de l’anticipation philosophique.

Malheureusement ceux qui ne voient pas cela comme qualité première de ce genre littéraire qui rime plutôt pour moi avec divertissement risquent de laisser tomber.