Petits secrets et grands privilèges de l'assemblée nationale
de Bruno Botella

critiqué par CC.RIDER, le 13 juillet 2013
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un microcosme de privilégiés
Le journaliste et rédacteur en chef du mensuel « Acteurs publics » Bruno Botella a mené une enquête fouillée et difficile pour découvrir les secrets de fonctionnement d'une des institutions les plus prestigieuses de notre République : l'Assemblée Nationale. Le lecteur y découvrira qu'elle fonctionne dans l'opacité la plus complète, dispose d'un budget dispendieux, (plus élevé que celui du Parlement britannique ou du Bundestag allemand), paye royalement une armée de fonctionnaires de tous niveaux (plus de 1200), achète de nombreux biens immobiliers dans un des quartiers les plus chers de Paris, dispose d'une cagnotte qu'elle fait fructifier grâce à de juteux placements et prête même de l'argent en interne tout comme une banque, mais à faible taux d'intérêt...
Que n'apprend-on pas à la lecture de ce livre ? On savait déjà que les pléthoriques 577 députés de la nation disposaient de moult avantages (indemnités, voyages offerts, taxis payés, restaurants, voitures de fonction et autres commodités). On y apprend aussi que certains fonctionnaires de l'Assemblée sont encore mieux payés que les députés, qu'ils disposent d'appartements de fonction, disposent d'un régime social ultra-favorisé et que les questeurs font la pluie et le beau temps dans cette enceinte particulière. Et que dire de la réserve parlementaire, cette manne (de 130 000 à 625 000 euros selon la position dans la hiérarchie) dont chaque député peut disposer à loisir pour doter de subventions telle mairie, tel club ou telle association sans autre contrôle qu'une simple déclaration ? Bonjour le clientélisme... En un mot, on en découvre de belles dans cette institution toujours aussi rétive à se réformer et à faire des économies en des temps où le pouvoir n'a de cesse de demander de plus en plus d'efforts à la population. Quand donc ces gens-là montreront-ils enfin le bon exemple ? Quand rendront-ils des comptes autrement que par des bilans simplifiés voire truqués sur leur site ? Véritable plongée dans un microcosme de privilégiés qui ne pense qu'à se servir plutôt qu'à servir, cet ouvrage salutaire peut ôter les dernières illusions que l'on pourrait encore avoir sur la réalité de notre représentation démocratique.