L'assassinat de la via Belpoggio et autres nouvelles
de Italo Svevo

critiqué par CC.RIDER, le 12 juillet 2013
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Tranches de vie quotidienne
A Trieste, en pleine rue, un homme en poignarde un autre pour lui dérober une belle somme d'argent que la victime avait eu l'imprudence de montrer. Il s'enfuit à toutes jambes, bouscule une femme et se précipite à la gare dans l'espoir de prendre un train pour la Suisse avant d'être soupçonné. Mais au dernier moment, il change d'avis... En dépit de son caractère fantasque et de ses questions incessantes, le petit Umbertino fait le bonheur de son grand-père... A la fin de la guerre, un négociant qui a fait de mauvaises affaires laisse de plus en plus de responsabilités à son fondé de pouvoir jusqu'au jour où il se retrouve à signer un contrat léonin qui le dépossède pratiquement de son entreprise...
Ce court recueil (128 pages) est composé de trois nouvelles qui sont autant de descriptions d'épisodes de vie quotidienne, de petits évènements qui sont certainement arrivés à leur auteur ou ont pu être observés par lui. Le lecteur appréciera la finesse de l'observation, l'acuité du regard et un certain humour plus fait de détachement que de dérision ou d'ironie. Comme souvent dans ce genre d'ouvrage, les textes sont d'intérêt inégal. « L'assassinat de la Via Belpoggio » fait immanquablement penser à un « Crime et châtiment » plus bref, plus condensé et plus terre à terre que le chef d'oeuvre de Dostoïevski. « Umbertino » semble inachevé dans la mesure où il n'y a pas vraiment d'histoire et où on se perd un peu dans cette galerie de personnages sympathiques et très humains. Le meilleur texte reste « Un contrat ». C'est le plus ironique, le plus cruel et le plus désabusé de tous. A lui seul, il justifie la lecture de l'ensemble.