Zalbac Brothers
de Karel de la Renaudière

critiqué par CC.RIDER, le 11 juillet 2013
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Tout sauf un thriller
Chauffeur de taxi à New-York, Jean Demester, jeune français sans grande compétence si ce n'est celle de violoniste classique, se retrouve embauché comme apprenti trader suite à un caprice de Bruce Zalbac, le « King », le grand patron de la célèbre banque d'affaires « Zalbac Brothers ». Mais les débuts sont difficiles pour Jean qui est tout de suite persécuté par un certain Donovan, son infâme supérieur hiérarchique. Jean réussit quelques deals et, au lieu d'être félicité, il se retrouve licencié dans l'heure. Mais au moment de passer chez le DRH, il apprend qu'au lieu de se retrouver chômeur, la banque lui propose une promotion fort intéressante. C'est le début d'une longue et périlleuse ascension qui le mènera jusqu'au sommet après bien des aventures et bien des péripéties...
Oser présenter ce livre comme un « thriller captivant » (quatrième de couverture) relève ni plus ni moins de la publicité mensongère pour ne pas dire de l'escroquerie. En effet, point de crimes, point d'enquête policière et point de scènes plus ou moins « gore » pour agrémenter cette oeuvrette par ailleurs intéressante et bien menée. M. de la Renaudière, lui-même issu de la finance semble-t-il, sait de quoi il parle, il entraîne son lecteur dans les arcanes et les dédales peu ragoutants du monde des banksters. Les lecteurs peu versés dans ce genre de sujet apprendront sans doute quelque chose, les autres rien s'ils ont suivi l'actualité économique depuis le krach de 2008. Reste l'intrigue plutôt faiblarde centrée sur une histoire d'amour avec une belle héritière « égarée et rebelle » qui n'est pas loin de relever de la collection Harlequin. Si on y ajoute un certain manque de vraisemblance, une fin improbable et digne d'un conte pour enfants, on comprendra qu'on n'est pas en train de lire le chef d'oeuvre de l'année, même pas le livre de l'été et encore moins quelque chose du niveau des bouquins de Grisham. (N'en déplaise aux assertions de l'éditeur en quatrième de couverture). Alors pourquoi ce bouquin se dévore-t-il aussi rapidement ? Sans doute à cause de son style « américanisé » un peu trop truffé d'expressions « globish » (non traduites d'ailleurs), de ses phrases courtes et percutantes et de ses très nombreux dialogues. Au total, un livre qui se laisse lire sans problème, sans prise de tête, de la littérature de supermarché, distrayante mais aussi vite lue qu'oubliée...