Le travail, non merci !
de Camille Dorival

critiqué par Gregou, le 22 juin 2013
( - 38 ans)


La note:  étoiles
Le monde actuel
Ce livre présente la situation quelque peu inquiétante du monde du travail en France. C'est révoltant de voir que quelqu'un choisisse de ne pas travailler et de vivre dans la précarité plutôt que de supporter un travail dévalorisant, pénible et mal rémunéré. Seulement, si de moins en moins de monde travaille comment allons-nous faire? Plus personne ne paiera d'impôts? Ce livre est socialiste, les auteurs se demandent s'il ne faudrait pas passer aux 32 heures hebdomadaires. Seulement est-ce que les 35 heures ont fait créer de l'emploi? Je n'en suis pas sûr. Cette réforme a surtout fait accélérer les cadences de travail et a poussé les chefs d'entreprise à favoriser l'automatisation. Rien de bien optimiste pour mon avenir et ceux de ma génération. Comment faire désormais dans un monde où la finance dirige le monde? il faut changer de mode de vie c'est certain mais il y a trop d'enjeux pécuniaires. Seuls la décroissance et le retour à une économie plus locale favoriseront l'offre d'emploi. L'écologie est aussi en jeu. Bref, beaucoup de choses à faire dans le domaine et ce n'est pas les politiques corrompus qui aideront à nous sortir de là!
Bonne explication sur comment penser le travail 7 étoiles

« Le travail, non merci ! » est un livre écrit par Camille Dorival, une journaliste qui travaille à alternatives économiques.
Dans cet essai, l’auteur essaye d’expliquer la place du travail dans la société d’aujourd’hui et les rapports que les gens entretiennent avec cette notion.

Pour cela, elle passe par plusieurs stades. Elle décrit d’abord le contexte, elle présente l’histoire du travail et comment il a évolué avant d’exposer les différents types de chômeurs et de personnes sans activité. Elle consacre ainsi une partie importante aux femmes au foyer qui est très intéressante car elle transmet bien le mal-être que peuvent connaître ces individus.

Enfin, et c’est la partie la plus intéressante du livre, elle va démonter soigneusement des conneries proférées et portées par la droite pendant ces dernières années et notamment les deux majeures :

« Blublublu, ils profitent des aides sociales »

« blublublublu, les 35h, c’est le mal »

Calmement, avec des faits, avec des chiffres, elle va faire un gros fuck à tous ces blaireaux qui ne jugent que par le « travailler plus pour gagner plus » et qui portent le travail au statut de valeur suprême.

Elle aborde également d’autres notions comme le revenu de base, comme le fait que les relations familiales, amicales, associatives et politiques devraient être davantage valorisées en termes de richesses.

Elle explique ainsi très bien que l’on a aujourd’hui atteint un stade où il n’y a plus assez de travail pour tout le monde et qu’il va falloir arrêter de culpabiliser le chômeur. On n’en est certes pas au stade du revenu universel où on peut tous arrêter de travailler mais on en est au point où le plein emploi appartient définitivement au passé. Du coup, il est inutile et néfaste de continuer à entretenir ce rapport au travail.

Il sera par contre nécessaire de repenser le travail, le terme de richesse et le PIB. On ne peut se contenter de ne compter que les résultats du travail en termes de richesses d’un pays. En effet, vu que le travail va manquer, il y aura toujours des gens qui ne pourront pas travailler et seront taxés de profiteurs. De plus, cela met également de côté d’autres richesses non quantifiables que j’ai citées plus hauts.

En conclusion, un très bon livre, bien écrit, très clair qui a le mérite de dire clairement ce qu’il en est du travail dans notre société actuelle. Il casse la pensée populaire et le piédestal sur lequel le travail s’est hissé. Félicitations à Camille Dorival, elle gagnerait à être davantage lue. Néanmoins, je pense que c’est le genre de bouquin dont certains passages pourraient avoir besoin d’être relus vu la multitude de notions abordées.

C’est ainsi que je l’ai lu pendant un voyage il y a deux semaines de cela et je m’aperçois en écrivant cette critique que j’ai déjà oublié beaucoup de contenu. C’est pourquoi il est toujours bon de prendre des notes quand on lit un bouquin plus complexe qu’un roman. Chose que je n’avais pas faite ici.

Nabu - Paris - 38 ans - 5 décembre 2014