La pendue de Londres
de Didier Decoin

critiqué par Ndeprez, le 12 juin 2013
( - 48 ans)


La note:  étoiles
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Allemagne, 1945. L'exécuteur en chef du Royaume Britannique, envoyé en mission, pend la gardienne de camps nazis Irma Grese. Même s'il éprouve un réel dégoût à exécuter des femmes, surtout si elles sont jeunes et jolies, le bourreau fait son devoir : c'est un as dans l'art de la longueur des cordes, un expert dans le minutage de la mise à mort. Pourtant, le reste du temps, c'est un homme comme un autre, époux modèle, bon citoyen.
Londres, immédiat après-guerre. Ruth Ellis ressemble à Betty Boop, enjouée et désirable, elle plaît aux hommes, et sans doute les choisit-elle fort mal. Mais derrière son sourire et sa bouche trop maquillée, que cache-t-elle ? Dans le Londres charbonneux de l'après-Blitz, d'entraîneuse, Ruth devient prostituée. Un jour, malheureuse, jalousée, violentée, mais toujours belle, et mère de famille, elle tue son amant, à bout portant. La voici condamnée à la pendaison. Bourreau, fais ton œuvre !

Magnifique biographie romancée de Ruth Ellis , dernière femme exécutée dans le Royaume Uni dévasté par la Guerre.Sans jamais tomber dans le pathos ou dans la prise de position franche Didier Decoin prend fait et cause pour cette femme qui avait surtout le défaut de mal choisir ses amants.
La méticulosité de l’exécuteur du Royaume tournant parfois à l'obsession de la perfection est savoureuse.
Roman remarquable que j'ai dévoré et que je recommande vivement tantôt pour son style tantôt pour sa description de l'Angleterre du début des années 50.
Ruth Ellis 7 étoiles

Dire que j'ai terminé ce livre en deux jours signifie très certainement qu'il s'agit d'un livre attachant et facile à lire. Deux chemins séparés, celui de l'exécutant et celui d'une femme qui sera la dernière à passer entre ses mains. Le côté de Ruth me semble bien plus intéressant puisque finalement, on ne dit pas grand chose d'intéressant concernant celui qui actionne le levier permettant de pendre les assassins. Dire que je suis resté "pendu" aux diverses anecdotes reprises dans ce livre ne refléterait pas la vérité. Je l'ai lu avec plaisir mais sans plus. L'histoire m'a paru assez banale ou du moins avec un épilogue facilement envisageable. À recommander mais sans plus.

Avanni - - 60 ans - 21 août 2013


La triste histoire de Ruth Ellis 8 étoiles

Rédiger un roman en s’appuyant sur un fait divers n’est pas une mauvaise idée et monsieur Decoin semble affectionner le genre. Je dois avouer que le livre m’a captivée au plus haut point malgré son côté navrant et sordide. La dernière pendue de Londres n’a pas eu une vie exemplaire et a subi de nombreuses déconvenues, pour employer un euphémisme, de la part des hommes qui ont pris une part dans sa vie à commencer par son père, son mari et son amant coureur automobile mais aussi coureur de jupons. Ruth Ellis avait tendance à accumuler les désastres et s’attirer des hommes alcooliques et violents ce qui n’est pas un gage de bonheur. Pourtant le bonheur et l’amour, elle met du temps avant d’y renoncer et regarder la réalité en face c’est sans doute ce qui la rend si attachante mais en même temps si exaspérante car je me demandais quand elle se réveillerait enfin de son doux rêve pour atterrir de plein fouet dans cette réalité qu’elle a sans cesse embellie grâce à ses fantasmes.

Didier Decoin fait de ce drame affreux un bon roman, mettant en scène alternativement Ruth et son bourreau Pierrepoint, des personnages ayant réellement existé et l’auteur nous raconte leur vie respective avec une intensité qui nous les rend proches, très proches même. L’intensité dramatique effectue une montée constante pour atteindre son paroxysme dans les dernières pages de ce récit bien triste et profondément féminin car il s’agit d’une femme qui a trop aimé les hommes et qui a trop compté sur eux pour accéder à une vie meilleure.

Un bon livre difficile à laisser car captivant du début à la fin.

Dirlandaise - Québec - 69 ans - 9 août 2013