Marseille, ma ville : Portrait non autorisé
de Xavier Monnier

critiqué par Pytheas, le 4 juin 2013
(Pontoise - Marseille - 59 ans)


La note:  étoiles
Marseille c'est MA ville
Marseille, c’est ma ville aussi, je suis un peu plus vieux que Xavier Monnier mais nous venons du même coin, lui du IX ème arrdt moi du VIIIème, et nous aimons notre ville d’une même façon, jalouse et protectrice.
« Affreux, sales et méchants. je devine le sous entendu dans leur regard quand, aux estrangers qui me demandent d’où je viens, je réponds, De Marseille, sur un ton où s’entremêlent, ego méditerranéen, mentalité de citadelle assiégée et fierté »

Xavier Monnier nous raconte sa ville, Ma ville, ses dérives mafieuses son monde politique véreux, ses parrains issus du milieu corso-Marseillais ou bien issus du sérail politique, Le cercle Concorde, les abus de bien sociaux de différents élus, Sylvie Andrieux, Samia Ghali, les imbrications de l’OM et du Milieu, la main mise des Baresi sur les affaires, l’ombre de Roland Cassone et bien sur l’omniprésence des frères Guerini faiseurs de pluie et de beau temps au dessus de notre cité et qui servent de fil rouge à ce document. Il nous raconte comment le syndicat F.O. est passé de l’état d’outil à celui de maitre dans ses relations avec les instances politiques, il nous raconte le laisser aller de Gaudin et sa duplicité dans ses relations avec son dauphin proclamé Renaud Muselier.
Bien sûr le livre de X.Monnier est le troisième à traiter du sujet Guerini après « le Système Guerini » de Renaud Muselier et « Ordures Connection » de P.J.Martin, mais son périmètre d’investigation est plus large et nous montre l’ampleur de la catastrophe Marseillaise, une catastrophe dans laquelle nos politiques de tout bord et de tout temps se sont bien gardés de mettre les mains ou alors pour se servir.
Mais quand on lit ce livre et quand on voit des Cahuzac, des Tapie ou des Fabius, on se dit que le système Mafieux Marseillais est juste un poil plus voyant que les autres et que Marseille finalement n’est que l’arbre qui sert à cacher la forêt des dérives de notre système politique.
J’aurais aimé que Xavier Monnier parle dans son livre des dockers du port autonome, des navettes du vieux port, de la rocade L2, j’aurais aimé qu’il remonte dans le temps et qu’il nous raconte la gouvernance Deferre. Parce que les rumeurs sur tous ces sujets vont bon train mais ne font l’objet, à ma connaissance, d’aucune publication sérieuse
Marseille c’est notre ville, et j’aimerais pouvoir partager l’optimisme du Juge Duchaine qui en épilogue nous délivre ce message d’espoir « tous les systèmes ont une fin, il suffit d’attendre »