Les mystères de la cinquième République tome 1 : Trésor de guerre
de Philippe Richelle (Scénario), François Ravard (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 31 mai 2013
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Sale trésor de guerre ou trésor de sale guerre ?
Cette BD a le grand mérite de rappeler que la Cinquième république est née du drame algérien et qu’elle le gère durant les quatre premières années de son existence. Le trésor de guerre est ici celui du FLN qui impose, aux ressortissants musulmans originaires des départements d’Algérie, un impôt révolutionnaire. Celui-ci une fois récolté, l’argent doit rejoindre les coffres de banques souvent suisses. Si au départ, comme le rappelle cet album, les fonctionnaires de l’état tunisien aident dans cette tâche, bientôt des Français métropolitains non musulmans contribuent à cette tâche.

Une partie de l’argent récolté est détourné et c’est ici des membres de très moyenne envergure du milieu parisien qui ont décidé de s’atteler à cette tâche. Si cette accaparation ne s’était pas faite dans un cas avec mort d’homme, il est évident que la police parisienne n’en aurait jamais eu vent, laissant aux renseignements généraux la gestion du problème dans sa globalité.

Le jeune commissaire à qui est confié l’enquête rencontre des personnages qui lui donnent une vision positive de leur action en faveur du FLN et a contrario donc reviennent sur les exactions dont de rendent certains gradés. Il va bientôt découvrir qu’un de ses proches est partie prenante du réseau dit "Jeanson".
Le style de dessin de François Ravard a quelques ressemblances avec celui des caricaturistes, cela aide à mieux percevoir les traits de certains personnages secondaires. En même temps que cet album, avec d’autres dessinateurs mais le même scénariste, sortent des premiers tomes de triptyque autour de la fin de la IIIe République dans un cas et des débuts de IVe République (à chaque fois le titre commence par "Les Mystères de la (…) république". Quoique semblant couvrir des périodes éloignées, ces trois séries traiteront en fait de l’histoire de France sur trente années (en gros de 1938 à 1968).