Un rire d'ailleurs
de Élise Fischer

critiqué par Saumar, le 28 mai 2013
(Montréal - 91 ans)


La note:  étoiles
Rire artificiel
La narratrice, Dominique est une femme de soixante ans, auteure et journaliste. Atteinte d’une maladie insidieuse, elle ne parcourt plus le monde. Son mari l’a quittée et ses enfants ont pris leur envol. Elle rachète donc la maison de son enfance où elle est assistée par une infirmière très prévenante du nom de Lucie. Un jour, elle reçoit une lettre de sa sœur Lou, décédée depuis quelques vingt ans, d’autres lettres suivront, qui replongeront Dominique dans son enfance, avec une grand-mère et une mère rigides, sa sœur Lou avec laquelle elle se disputait pour mieux se réconcilier. Ce sont ces lettres qui amèneront Dominique à se pencher sur le drame de la mort par noyade de sa plus jeune sœur Marie.

Il est bien construit ce roman qui nous amène au dénouement tragique de sa sœur Lou. Tous les faux-semblants du rire, qui laissaient entrevoir une vie heureuse, n’étaient qu’artifice et dévoilaient plutôt des relations entre sœurs capables de complicité dans des situations graves, et qui pouvaient devenir les pires rivales dans les moments heureux.

Dans les années soixante, alors que la société évoluait à grande vitesse, les deux sœurs évoluent différemment. De prime abord, l’attitude contrastante en amour : Lou fait tout pour épouser un homme important, tandis que Dominique veut accéder à une notoriété intellectuelle, elle ira jusqu’à mettre en péril son ménage, en parcourant le monde et en vivant dans son monde.

C’est un roman qui se lit facilement et qui porte à la réflexion. D’abord sur les non-dits qui engendrent les conflits familiaux et individuels, ensuite, sur les apparences qui sont souvent trompeuses. Finalement sur l’enfance qui peut avoir des répercussions dans la vie d’adulte. La colère est présente, mais l’amour domine dans ce roman.

Une fin imprévisible que j’ai bien aimée.