Retrouver ses facultés
de Nicolas Ancion, Pierre Kroll (Illustration)

critiqué par Catinus, le 24 mai 2013
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Cela sent le vécu !
Peut-on qualifier ce bouquin de carnet de bord dans la savane universitaire ? Je n’en sais rien, hein m’fi ! - En tout cas, cela sent le vécu - ! On peut affirmer que Nicolas Ancion a le don de raconter des choses sensées, sans jamais se prendre au sérieux, sur un ton enjoué, frondeur. Pour le coup, il signe ce livre avec un digne associé, en la personne de Pierre Kroll. Donc : pas triste !
Un « opus « qui s’adresse essentiellement à trois catégories de lecteurs.
1. Ceux qui vont bientôt rentrer à l’Unif ou dans une école supérieure : ils y trouveront sans doute si pas de bons plans, des avertissements.
2. Les ceuses qui sont déjà dans le bain : ils pourront reprendre pied après une guindaille un peu trop conséquente.
3. Les anciens qui liront, pour sûr, ces pages avec la larme à l’œil nostalgique.
A surligner ces quelques mots clés : pense à aller au cours – dans le bureau du vieux prof – comment ça va les examens ?- LE trou !- au grand oral – la délibé- tes années d’université sont des années de malbouffe – tu adores draguer dans les musées.

+ les extraits qui suivent :


- (…) Et pour le corbillard, à tout choisir,
tu préfèrerais un modèle historique,
tiré par deux chevaux
Ou encore mieux
Tu marcherais toi-même
Jusqu’au cimetière
Au bras de ceux que tu aimes.

- Posée en bord de fleuve pour évacuer les marchandises, la ville (Liège) a grandi avec le charbon et l’acier, aujourd’hui elle suffoque et se prend à rêver que survienne un miracle, une manne céleste, un projet salvateur, que nul n’aurait imaginé, préparé, planifié, tu rigoles, ta ville tu l’aimes comme elle est, avec ses mille visages, burinés, fatigués, avec ses crottes de chien, ses poubelles qui s’entassent et ses façades usées, rappelant que la misère ne se laisse jamais bien cacher.
Tu l’aimes parce qu’elle te ressemble, cette ville pleine de défauts, elle n’est ni grande, ni belle, elle bouge un peu mais pas trop, elle a des projets plein la tête et n’en réalise aucun, elle se saoule tous les soirs et se reconnaît à l’aube dans le miroir du fleuve, cernée et mal rasée.
Cette ville tu l’aimes, c’est parce qu’elle est pleine d’humanité et parce que c’est la tienne.
Même si tu viens d’ailleurs, c’est ici que tu es né.
Non pas à l’endroit où on a planté tes racines mais là où tu as décidé de les laisser pousser, à l’ombre du perron, à deux pas de la place du Marché.