La trilogie divine
de Philip K. Dick

critiqué par AmauryWatremez, le 24 mai 2013
(Evreux - 54 ans)


La note:  étoiles
Vaste blague ou somme théologique ?
Cette trilogie est en fait une tétralogie qui comprend "Radio Libre Albemuth" qui en est en quelque sorte le prologue, "l'Invasion Divine", "SIVA", "la transmigration de Timothy Archer". Ces romans, le dernier paru à titre posthume est plus faible, où Dick se défait enfin complètement de sa filiation avec Van Vogt, partent pour l'inspiration de l'expérience mystique de Philip K. Dick telle qu'elle est rapportée par Robert Crumb dans une courte bande. Une jeune femme lui apporte des calmants parce qu'il a une rage de dents, il remarque alors son pendentif, un poisson en métal, et a une illumination, il est un chrétien persécuté des premiers temps et ce monde est un pur fantasme créé par les forces du mal pour cacher la vérité. Sa femme prétend que c'était beaucoup moins spirituel et qu'il admirait la poitrine de la jeune personne.

Remontée d'"acide", ou trop plein de nervosité, ou véritable expérience théologique, Dick lui-même ne lève pas le voile. Résumons en quelques mots car c'est complexe : l'Empire romain n'a jamais fini, Dick est en communication avec une intelligence qui n'est pas terrestre, peut-être Dieu, il a des visions, des phosphènes roses et flamboyants qui ont une signification religieuse, entend d'autres paroles dans les chansons de certains groupes dont "les Beatles". Il rencontre Saint Paul dans ses rêveries et assiste à la mort de Jean-Baptiste. L'Empire romain ou bien est-ce l'Amérique de Nixon est un état policier, et la société romaine, ou américaine tend vers le fascisme par nature. Mais l'auteur de la trilogie est peut-être un falsificateur, certains le comparent à Vialatte, il dit des choses, en prétend d'autres, et se moque du monde.

Ou pas.

Dick dit aussi que les années soixante ne sont pas terminées, en un sens, elles se termineront avec lui, à sa mort...