Fire & Sage (De sauge et de feu)
de Moe Clark

critiqué par Bluewitch, le 22 mai 2013
(Charleroi - 45 ans)


La note:  étoiles
Healing past
“I am colonist
I am colonized
I am Indigenous
I am white

I am the hate you seed
I am the love you breed”

C’est dans son chant que Moe Clark porte la voix des ancêtres amérindiens, porte les murmures et les cris de peuples décimés, d’esprits du présent ou disparus, peuplant un monde qui a changé si fort.

Artiste canadienne au sang multiple, colonisatrice colonisée, l’histoire coule dans ses mots écrits et dits comme une longue mélodie invocatrice. Odeurs de sauge et de feu, rituels de mouvements et de son, ses textes font d’elle une passeuse de récits anciens, une passeuse d’âmes, ravivant valeurs et couleurs d’un univers mutilé.

Paradoxe d’identités mêlées, ce recueil du "Spoken word" version Moe Clark est empli de chaleur, de force, de beauté, cette beauté qui fait avancer et garde malgré tout l’espoir en ligne de mire. C’est un souffle, une libération, même si c’est un cri.

Hommage à ceux qui sont venus avant, hommage aussi à des artistes comme Ginsberg ou Kahlo, hommage à d’autres voix qui ont fait naître la sienne.

"Fire & Sage" ou lorsque la poésie est devenue une manière de vivre, de croire, d’être à l’autre, en toute générosité.