Sang maudit
de Dashiell Hammett

critiqué par Falgo, le 17 mai 2013
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
Les Atrides revisités
Le même détective anonyme que dans 'Moisson Rouge', en provenance de la même agence, toujours dirigée par le Vieux, met, poursuivant son métier et au péril de sa vie, les pieds dans une sombre histoire de tare familiale véhiculée par l'hérédité.
L'intrigue est d'une rare complexité, aucun détour ne nous étant épargné, ponctuée de crimes, de violences, de sang et d'horreurs. Elle nous mène dans une sorte de secte, le Temple, dont les activités sont loin d'être claires. L'étonnant est que, sous la plume de Hammett, tout devient plausible, encore que le lecteur se situe ici parfois à la limite de la compréhension, jusqu'à l'improbable dénouement final. Dans ce roman, comme le dit si bien Jacques Cabau dans sa préface à l'édition Quarto de Gallimard, on se rend compte que le genre du roman policier rentre avec Hammett dans la filiation directe de la tragédie grecque.
Et l'on voit à quel point James Ellroy est le fils littéraire de Hammett: même noirceur, même complexité narrative, même violence, même goût pour l'improbable.
J'ajoute que l'édition présentée ici n'est pas celle que j'ai utilisée: Quarto de Gallimard et nouvelle traduction de Bondil et Beunat.