Les Ragazzi
de Pier Paolo Pasolini, Gérard-Georges Lemaire (Traduction)

critiqué par Leo Burckhardt , le 17 mai 2013
( - 36 ans)


La note:  étoiles
Une évocation saisissante de l'Italie post-Seconde Guerre Mondiale
Les Ragazzi, ce sont les petites frappes, les adolescents démunis qui traînent dans les rues et les décombres de Rome, peu après la Seconde Guerre Mondiale. Pier Paolo Pasolini décrit leur quotidien assez pathétique fait de petits larcins, de trafics en tous genres, et de beaucoup d'ennui. Il raconte leurs amitiés, leurs quelques péripéties amoureuses... Surtout, il restitue leur langage, leur argot et leurs expressions particulières, ce qui donne une touche à la fois chaleureuse, âpre et vivante au roman. Pour autant, les protagonistes du roman sont loin d'être des enfants de chœur : ils sont parfois violents, impulsifs, cruels mêmes, et les multiples combines qu'ils mettent au point se terminent souvent mal. "Les Ragazzi" évoque l'atmosphère des premiers films de Pier Paolo Pasolini (Accatone, Mama Roma) qui prennent aussi le parti pris esthétique d'un certain "réalisme social". Cependant la narration est ici plus dense, plus crue aussi. J'ai trouvé le roman extrêmement bien écrit, même s'il n'est pas toujours facile à lire.