The Beatles discomania
de François Plassat

critiqué par Bookivore, le 11 mai 2013
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
Une Bible pour les fans des Beatles et ex-Beatles !
En voilà, un bon livre sur le sujet ! Je vais être clair, ce livre au format assez imposant (un gros carré souple, peu épais - moins de 200 pages - mais quand même bien généreux) est avant tout dédié à deux catégories de personnes : les Beatlemaniaques et celles et ceux qui connaissent peu, voire pas du tout (si si, ça existe encore en 2013) l'oeuvre collective et/ou solo de ce groupe liverpuldien mythique. Ce livre est l'oeuvre d'un Français du nom de François Plassat, un Beatlemaniaque convaincu depuis de nombreuses années, et par ailleurs patron d'une société de design (Nuit De Chine). C'est à lui qu'on doit évidemment le design extérieur et intérieur de ce livre édité chez JBZ & Cie, et qui s'appelle The Beatles Discomania. Comme son nom l'indique si bien, ce livre résume l'ensemble de la discographie des Beatles, ainsi que des différentes carrières solo (plus les side-projects, comme les Traveling Wilburys pour George Harrison ou les différentes formations live du All-Starr Band de Ringo). En fin de recueil, on a des articles bien foutus sur la société Apple Corps, sur Dark Horse Records (label fondé en 1976 par George Harrison), sur George Martin (fameux producteur/arrangeur des Beatles), sur les raisons du split des Beatles et l'impossibilité de leur reformation à l'époque, et sur les différentes collaborations des anciens membres, soit entre eux (Ringo sur un disque de Lennon, Harrison sur les albums de Ringo, etc) soit avec d'autres artistes (Bowie, Harry Nilsson...). Mais l'essentiel du livre concerne l'ensemble de la discographie officielle,, studio/live/best-ofs, du groupe et de ses membres.

Et là, évidemment, c'est du caviar. Chaque album est abordé au pire avec une chronique d'une colonne (c'est écrit en plutôt serré, dans le livre ; il y à de quoi lire même avec les plus petites chroniques), au mieux sur une page entière, et on a à chaque fois le tracklisting de l'album (sans la précision pour les faces vinyles le cas échéant, mais avec la précision de quel titre est un bonus-track, quand il y en a), la date de sortie (mois et année), le label, la photo du recto de pochette, une ou deux photos en plus si l'album est important, et une note allant de 1 à 6 étoiles. Quand on a 6 étoiles, c'est qu'on est vraiment en présence d'un disque essentiel et majeur, comme le sont Rubber Soul, Revolver, Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, le Double Blanc, Abbey Road, la compilation 1 (pour les Beatles), ou bien RAM, Band On The Run, Chaos And Creation In The Backyard (pour McCartney), John Lennon/Plastic Ono Band et Imagine (pour Lennon), All Things Must Pass et Cloud Nine (pour Harrison) ou... tiens, il n'y a pas de 6-étoiles pour Ringo ! Ce livre est bien foutu, décidément (le meilleur album de Ringo, Ringo de 1973 sur lequel tous les Beatles jouent, mais jamais sur un même titre, à 4 étoiles, ce qui équivaut à un excellent disque à écouter) ! A l'inverse, les albums avec une seule étoile en notation (les purges, quoi) sont présents aussi, peu nombreux. Les trois albums avant-gardistes de Lennon et Yoko en font évidemment partie, mais aussi le disque de 1961, maintes fois réédité sous divers titres trompeurs, proposant les Beatles, pas encore sous ce nom-là, accompagner Tony Sheridan (et Lennon chanter sur un ou deux titres).

Plassat est vraiment objectif dans ses notes, je trouve, même s'il a l'habitude de noter au minimum 3 étoiles, et au maximum le... maximum, les compilations, même les plus inutiles (Lennon en a eu plein depuis sa mort...), sous prétexte que, malgré leur inutilité et leur côté machine à pognon, ces compilations sont quand même bonnes parce que les chansons dessus sont intouchables. Donc, difficile pour lui de noter méchamment (1 ou 2 étoiles) un album contenant les meilleures chansons de Lennon, même si, auparavant, trois autres compilations avec ces chansons ont été commercialisées. On peut aussi voir qu'il se montre assez gentil et conciliant, condescendant, avec Ringo, dont la carrière solo est tout sauf convaincante (quelques bons disques - mais mis à part Ringo de 1973, aucun n'est indispensable - dans les années 70/74, puis une belle et longue descente aux enfers, puis un retour tardif dans les années 90 avec son All-Starr Band - collectif de plusieurs gloires passées du rock, réunies en concerts autour de Ringo, une sorte de Tournée Âge Tendre et Tête de Bois à leur façon -, avec lequel il a littéralement inondé sa discographie en proposant régulièrement des lives de moins en moins convaincants (quasiment une dizaine !). Plassat sait être cinglant avec Harrison, Lennon ou Macca quand il le faut. Je pense personnellement qu'il est un peu trop cinglant envers certains albums certes pas essentiels, mais valant mieux que les notes qu'il leur attribue : Mind Games de Lennon (3 étoiles), Dark Horse (2 étoiles), Extra-Texture (3 étoiles) et le Live In Japan (2 étoiles) d'Harrison, ou McCartney (3 étoiles) de Macca. A l'inverse, il sait booster Memory Almost Full de McCartney, et encense (et il a raison) le Love de 2006, ce disque à la fois compilation et oeuvre à part sur les morceaux des Beatles, qui a tant fait couler d'encre (et que perso, j'adore).

The Beatles Discomania, vraiment bien foutu (tant dans son design, qui est agréable à lire, que dans les chroniques qu'il contient), est à conseiller à ceux qui veulent découvrir, ou redécouvrir, l'oeuvre collective et/ou solo des Beatles. S'il y a des albums que vous ne connaissez pas, vous aurez sans doute envie (et parfois, pas du tout envie ; si vous voulez toujours écouter Ringo The 4th après avoir lu la chronique, chapeau ! Ne perdez d'ailleurs pas votre temps avec cet album qui n'est d'ailleurs pas le quatrième opus de Ringo) de les écouter. Ou de les réécouter ! Ceux qui connaissent leurs Beatles sur le bout du gland n'auront pas de surprise ici, si ce n'est d'avoir un résumé très complet de leurs carrières (même les deux lives sortis en 1976/77 y sont, qui n'ont jamais été réédités en CD). Ce livre s'adresse, comme je l'ai dit en intro, à la fois aux fans complétistes et aux néophytes qui pourront agrandir leurs connaissances discographiques sur ce groupe de légende et leurs membres en solo (sachez que malgré son format et le fait qu'il soit considéré comme un 'beau livre', il n'est pas vendu si cher que ça : 25 €, prix imprimé au dos, autrement dit, à peine plus cher qu'un roman paru en grand format, vendu généralement dans les 22 € ; grosso modo, les 'beaux livres' de ce format sont vendus dans les 40/50 €, même si pas mal sont plus épais que The Beatles Discomania, et possèdent des couvertures rigides, pas comme lui). Pour ma part, je le suis pas loin de qualifier ce livre d'essentiel pour un Beatlemaniaque et, plus généralement, pour un fan de rock. On prend vraiment plaisir à le compulser, il nous donne des envies d'achats futurs... Bref, conseillé !