Anna annA
de Genia Catala, Lukas Hartmann

critiqué par JulesRomans, le 17 mai 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Oh photocopié que de crimes on commet en ton nom !
Au vingt-et-unième siècle les fées ont trouvé des rivales en la personne de photocopieuse qui peuvent vous accorder trois voeux qui permettent de créer à l’identique soit des objets soit des êtres humains. Quelle utilité à cette duplication ? Ici à nous offrir une histoire pleine de duplicité.
L’action se déroule en Suisse et je pense qu’une petite explication aurait gagné à être habilement glissée par la traductrice dans la phrase :

« Puis il en baptisa quelques-unes, plongeant leur tête dans l’eau jaune et sale, exactement comme Mlle Natachet l’avait raconté à l’école du dimanche » (page 11)

Déjà que tout le vocabulaire lié à un univers chrétien est quasiment ignoré des jeunes, alors arriver seul à deviner ce qu’est "l’école du dimanche" sera une réelle performance et des contresens spontanés sont à craindre. Pour information "l’école du dimanche" est à certains protestants, ce que le jeudi autrefois et le mercredi encore aujourd’hui (ceci étant écrit en l'an -1 de la réforme des rythmes scolaires de Vincent Peillon) le catéchisme est aux catholiques.

En grandissant Anna passe progressivement dans son univers fantasmatique d’une famille Zygomar vivant sous son lit à une sœur jumelle dupliquée par le photocopieur de l’école. On ne sort même pas à la fin de l’ouvrage de cette dimension magique qui nous a offert des situations étranges et parfois comiques. La sœur jumelle annA présente un caractère qui ne différencie guère de celui d’Anna, ce qui restreint l’intérêt psychologique d’une histoire qui aurait peut-être plus accroché des adolescents en proie à leurs habituelles contradictions.