Lucky Luke, tome 48 : Le Bandit manchot
de Bob De Groot (Scénario), Morris (Dessin)

critiqué par Shelton, le 7 mai 2013
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Du bon, de l'excellent mais aussi du plus mauvais...
Comme j’ai décidé de relire un certain nombre d’albums des aventures de Lucky Luke, je ne me limite pas aux albums scénarisés par René Goscinny. Après tout, même si dans ma mémoire ils sont placés bien au-dessus des autres, j’avoue que je n’étais pas certain de ma mémoire concernant ceux qui étaient signés de Groot, Létargie, Lo Hartog van Banda, Patrick Nordmann…, il fallait bien que j’aille vérifier cela de très près pour rester le plus objectif possible, même si je revendique d’être très subjectif dans mes jugements !

Me voici donc avec Le bandit manchot en main, une bande dessinée avec un scénario de Bob de Groot. C’est une bédé de 1981 et elle a la particularité de ne pas avoir été pré-publiée en magazine avant sa sortie en album. René Goscinny est décédé en 1977, à 51 ans. Après avoir terminé de dessiner les deux derniers scénarios de Goscinny – Le fil qui chante et La ballade des Dalton – Morris travaille avec Vicq, de son véritable nom Antoine Raymond sur deux histoires. Cette collaboration – La corde du pendu et Le Magot des Dalton – sera suivie de l’arrivée d’un autre scénariste, Bob de Groot avec qui il réalise Le Bandit manchot. Bob de Groot scénarisera, beaucoup plus tard, deux autres albums, Marcel Dalton en 1998 et L’artiste peintre en 2001.

Le début de cet épisode est très bon avec le plongeon dans une famille étonnante, les Caille. Un clan très spécial, ces Caille, avec deux frères inventifs et inventeurs, Arthur et Adolphe. Toute la ferme regorge de leurs inventions, en particulier une nouvelle machine spéciale, une machine à sous que l’on utilise en actionnant un bras, un bras unique d’où ce nom de manchot… Si j’ai bien compris, dans les faits historiques, les deux frères ont bien existé mais ce ne sont pas les créateurs de la machine à sous que l’on devrait en fait à Charles Fey en 1894. Les frères Caille nous sont beaucoup plus utiles dans la vie quotidienne car c’est le distributeur de monnaie qu’ils ont conçu… Erreur du scénariste ou petite plaisanterie historique, je ne saurais vous dire…

Ce qui est certain, par contre, c’est que le sénateur Pinball va demander à Lucky Luke d’accompagner les deux frères à travers l’Ouest pour qu’ils puissent tester la machine en grandeur réelle. Pinball, quant à lui, sait à quoi s’en tenir car joueur invétéré il a eu l’occasion de jouer avant le grand voyage, histoire de se rendre compte par lui-même si l’affaire était jouable…

Je reconnais que la première partie de cette histoire tient parfaitement la route et que j’ai même ri plusieurs fois devant l’inventivité des frères Caille et du scénariste Bob de Groot… La machine à sous est prête à faire des ravages mais elle fait peur à certains joueurs-tricheurs professionnels… Lucky Luke va en trouver un particulièrement dangereux sur sa route…

Le joueur et son complice prendront les traits de Louis de Funès et de Patrick Préjean. Là encore, je ne sais pas exactement qui a eu l’idée, de Morris ou de de Groot, mais c’est digne des meilleurs albums scénarisés par René Goscinny…

Malheureusement pour moi, c’est la fin de l’album qui m’a déçu profondément. En effet, j’ai eu le sentiment que les auteurs ne savaient pas comment terminer l’histoire… Alors, on rappelle Lucky Luke au pénitencier pour s’occuper des Dalton qui se sont encore fait la malle et on laisse les frères Caille continuer leur voyage seuls.

Même si un très bon gag vient prendre sa place en dernière planche, les deux dernières pages m’ont laissé un goût d’inachevé qui justifie, du moins à mes yeux, la note donnée… En marge de la copie, j’aurais bien écrit en rouge « Il faut rester concentré jusqu’à la dernière ligne ! ».
Péché véniel 5 étoiles

Lucky Luke reçoit la délicate mission d'escorter les inventeurs de la machine à sous dans leur tournée au travers le Sud américain. Cette tournée va prendre des tours insoupçonnés: à côté des attaques de hors-la-loi; d'Indiens; des traversées de rios en crue, le cow-boy le plus connu de la bande dessinée franco-belge va devoir amadouer les ligues de vertu, les citoyens des bourgades reculées qui s'adonnent au jeu et finalement se confronter à Louis de Funès.
Bob de Groot signe le scenario de cet album assez moyen de la série (Morris assurant le dessin). A côté de quelques gags réussis, la majorité de l'album est assez moyenne: sans vraiment s'ennuyer on ne rit pas à gorge déployée... la série jouant son succès sur l'humour de ses personnages, de Groot ne parvient pas à atteindre son objectif. La convocation incongrue (à la limite d'être dérangeante) de de Funès n'arrange rien à l'affaire, au contraire... on voit mal ce que ce formidable acteur vient faire dans cette galère.
Tout n'est pas à jeter cependant, quelques gags font mouche, mais ils sont bien trop rares pour faire de ce Bandit manchot un album mémorable.

Vince92 - Zürich - 46 ans - 28 mai 2021