La première loi, Tome 2 : Déraison et sentiments
de Joe Abercrombie

critiqué par Nabu, le 6 mai 2013
(Paris - 38 ans)


La note:  étoiles
C'est de la bonne
"Déraisons et sentiments" est le deuxième tome de la trilogie "La première loi". Je ne reviendrai pas sur la couverture et les titres mais c'est dommage de se foirer de manière aussi importante sur deux choses qui ne sont pas importantes en soi mais qui sont la première chose qu'on du bouquin.

Je me souviendrai toute ma vie des couvertures de Waylander et de Druss la Légende. Au contraire, celles de la Première Loi seront parties de mon esprit dans quelques semaines. Pareil, pour le nom, ça manque de badassitude, surtout quand on voit les bourrins que Joe Abercrombie nous sert comme héros. C'est dommage, ça ne leur rend pas justice.

Mais bref, passons au bouquin. Nous avions quitté nos personnages qui étaient divisés en trois groupes. Je vous rappelle le principe d'écriture de Joe : un chapitre par personnage ou groupe de personnages. Nous avions donc West et les guerriers nordiques sur le point de se bastonner avec le grand méchant Bethod. Le deuxième groupe était celui de Bayaz qui partait en quête d'un objet mythique. Finalement, le troisième groupe était celui de Glotka et ses tourmenteurs qui devaient aller défendre une ville dans le sud et enquêter sur la mort d'un inquisiteur.

Bonne nouvelle, malgré le découpage par chapitre dont je ne suis pas fan, on reste sur du très bon rythme, les évènements et les dialogues s'enchaînent et l'histoire se déroule avec une grande fluidité. Les personnages sont de plus en plus approfondis. Joe Abercrombie a ce talent particulier que, malheureusement, peu d'auteurs ont. Il arrive à faire vivre ses personnages, à les rendre vivants, à nous faire éprouver des sentiments à leur égard. C'est donc un point très agréable, mais qu'il peut encore certainement améliorer.

En effet, certains personnages ont des traits de caractère un peu trop forcés. Je pense au mage Bayaz qui ne sait que se mettre en colère et imposer sa volonté aux autres. Chose qu'il n'a pas de mal à faire étant donné qu'il peut faire exploser par le pouvoir de la pensée. Forcément, quant on dispose de ce genre d'argument, ça limite les débats.

Par contre, je pense que l'auteur pourrait se documenter davantage sur la science de la guerre et des batailles. En effet, celles qu'il décrit manquent de profondeur et du coup, de réalisme. Pareil pour les combats qui sont d'une certaine qualité mais qui pourraient largement être meilleurs.

Concernant l'histoire, elle avance à un bon rythme. Je ne me suis pas ennuyé pendant la lecture de ce titre et je n'ai jamais eu l'impression de ramer dans le vide comme on peut l'avoir parfois avec des livres assez conséquents en terme de pages (600 dans le cas présent).

Enfin, je terminerai en disant Joe Abercrombie est un bon gars. J'avais fait une blague scabreuse sur le doigt manquant de Neuf-Doigts et le plaisir féminin. Devinez quoi... l'auteur est aussi con que moi :). Alors que le Sanguinaire est sur le point d'avoir une petite aventure sexuelle :

"Une chance qu'il lui restait un majeur, ça pouvait toujours lui servir..."

Bien joué Joe.

En conclusion, on est sur une bonne lancée, il n'y a aucune raison de ne pas lire ce deuxième tome si vous avez réussi à finir le premier dont le rythme était moins bon. J'espère que le troisième tome sera dans la même veine.