Gusse
de François Barberousse

critiqué par JulesRomans, le 19 mai 2013
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
On les reverra, Quand la classe reviendra ! (extrait d'une chanson de conscrit)
Cet ouvrage se présente comme une enquête de Claude à l’été 1922 dans le village à Sommerère (nom fictif à situer dans le nord du département du Cher) où il dit avoir passé son enfance (jusqu’à ce qu’il devienne interne au lycée de Bourges) et dit avoir passé ses vacances à Saint-Florent-du-Cher et à Saulzais-le-Potier (dont il modifie le nom). Il est de la classe 1910, libérée le 15 août 1919 et tous ceux natifs de Sommerère en cette année 1890 sont morts au champ d’honneur.

Claude aujourd’hui enseignant sûrement au niveau collège de notre époque, fils de l’instituteur, était né dans un village voisin. Il cherche à savoir pourquoi et comment Gusse le dernier de la classe 1910 encore en vie au début de l’année 1918 est mort (alors qu’il était alors au 285e RI caserné à Cosne-sur-Loire) juste après qu’ils se soient croisés lors d’une permission le 16 février de cette dernière année de guerre. Ce décès n’est pas sans rapport avec l’assimilation toute crue de la propagande de guerre par les gens de l’arrière, comme on le verra. L’intérêt de ce livre est de nous montrer un certain nombre de coutumes comme la fête des conscrits et combien furent gravement vécus, au point de modifier les destins de ceux qui restaient, les décès des soldats.

Voilà donc un roman écrit par un Berrichon, né en 1900 à Brinon-sur-Sauldre en Sologne, il est scolarisé à La Chapelle d’Angillon, alors qu’Alain-Founier né à La Chapelle d’Angillon est lui scolarisé dans le sud du département. Appelé le jour de ses 18 ans, il monte au front à l’été 1918. Militaire de carrière, il demande en 1936 une mutation pour l’École des Chars à Versailles et il fréquente d’ailleurs juste avant la Seconde Guerre mondiale Louis Guilloux, Louis Martin-Chauffier (directeur du "Libération" qui paraît dans la clandestinité puis les années immédiates qui suivent), Jean Paulhan et Isabelle Rivière.

De Rose Barberousse, sœur de François Barberousse, on lira "Marion une condition féminine au début du XXe siècle". Il est à noter que de 1877 à 1881, Marguerite Audox est placée, en tant que bergère d’agneaux et servante de ferme, à Sainte-Montaine, village proche du lieu de l'action de "Gusse" de François Barberousse. Elle fait un récit de la vie qu'elle y menée dans "Marie-Claire".