Orgasme à Moscou
de Edgar Hilsenrath, Henning Warenbreth (Illustration)

critiqué par Ndeprez, le 1 mai 2013
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Rien de sérieux...
Dernière livraison des éditions Attila ce texte d'Hilsenrath tient de la loufoquerie la plus totale.. rien ne tient la route et c'est ça qui est bon.
la trame:
Août 1970 La fille du patron de la mafia new-yorkaise connait son premier orgasme lors d'un voyage de presse à Moscou.Le responsable est un dissident juif fauché mais doté d'un organe démesuré. La mafia met tout en oeuvre pour l'extrader vers les USA mais très vite elle se rend compte qu'engager le plus célèbre passeur du monde qui n'est autre qu'un dépeceur sexuel n’était pas une bonne idée. Elle décide donc de le castrer avant de l'envoyer en mission.
Nous sommes avec ce texte dans le burlesque le plus total , amateur de grande littérature : passez votre chemin. J'ai apprécié l'auto-dérision sur l'humour juif, les références à la situation politique de l’époque (bizarre le chef du gouvernement italien était déjà porté sur les soirées bunga) et comme d'habitude les illustrations des éditions Attila.
Loufoquerie quand tu nous tiens ! 7 étoiles

Ici, rien ne se tient, et c'est ça qui est génial !
Après le succès de "Le Nazi et le barbier", et alors qu'Otto Preminger lui commande un synopsis, Edgar Hilsenrath écrit en 6 jours "Orgasme à Moscou" : on est en 1970, et la fille du patron de la mafia new-yorkaise a son premier orgasme à Moscou, avec un fils de rabbin et dissident juif fauché. Et voilà que la mafia new-yorkaise met tout en oeuvre pour le faire venir aux Etats-Unis...
Hilsenrath se lâche complètement, ignore toutes les limites : c'est complètement déjanté...
Avec cette histoire de mafiosi, on est à la croisée du "Parrain" et du roman d'espionnage.
Pas le meilleur d'Hilsenrath, mais à lire absolument...

Jean-Marc - Vinalmont - 59 ans - 14 mai 2022


COMPLÈTEMENT DÉJANTÉ! 9 étoiles

Au début de l’histoire nous sommes en 1970. Anna Maria Pepperoni, la fille unique du «parrain» de la mafia new-yorkaise, et accessoirement l’homme le plus riche d’Amérique, Nino Pepperoni, part pour Moscou afin d’interviewer Leonid BREJNEV (1906-1982) et Alexis KOSSYGUINE (1904-1980).
Très vite elle refuse de revenir à New York! La raison ? Elle a fait la connaissance à Moscou de «l’homme de sa vie», Sergueï Mandelbaum, le premier homme à avoir su, à plus de 30 ans, à lui donner un orgasme et dont elle est tombée éperdument amoureuse!

Quand elle revient enfin au bercail elle est enceinte! Nino Pepperoni veut absolument sauver la face, il y va en effet de l’honneur de sa famille. Mandelbaum doit absolument épouser sa fille avant la naissance de leur enfant! Il met alors tout en œuvre pour essayer de faire sortir Mandelbaum de Russie, afin qu’il puisse convoler avec sa bru. Malheureusement, rien n’y fait, même ses puissants appuis politiques à la maison Blanche se révèlent inefficaces. En effet, Mandelbaum est juif et fils d’un rabbin dissident, artiste complètement fauché, et surtout surveillé par le KGB car c’est un ancien scientifique dans l’armement, et il a travaillé dans un site classé.

Il ne reste à Nino Pepperoni qu’une dernière option. Recruter avec l’aide de Silvovitch, son avocat et «consigliere», celui qui est considéré comme le meilleur passeur au monde : S.K.Lopp. La seule personne à être capable de faire franchir clandestinement la frontière Russe a Mandelbaum. Malheureusement, celui-ci actuellement à la retraite au Mexique, est fiché et recherché par Interpol. En effet, c’est un dangereux dépeceur sexuel, dont on a retrouvé le frigo rempli des pénis de ses victimes!

Une seule solution : Avec l’aide de du docteur Benito Russolini, le médecin de la mafia, castrer S.K. Lopp afin de l’empêcher d’avoir des pulsions sexuelles envers Mandelbaum et donc de lui faire du mal. Mais comment procéder afin que S.K. Lopp ne se doute pas que la mafia new-yorkaise est derrière son émasculation?..

«Orgasme à Moscou» (1979) est un parodie de livre d’espionnage, à lire au deuxième (si ce n’est au troisième) degré! On ne croit pas une minute à toute l’histoire, - complètement farfelue il faut le dire -, mais l’écriture est très belle et on rit de bon cœur! Une franche bouffée de bonheur ! Une écriture simple, facile à lire, loufoque, dans la droite ligne de celle de «Fuck America : Les aveux de Bronsky» (déjà critiqué sur CL) et qui n’est pas sans rappeler celle du «Limonov» d’Emmanuel CARRÈRE (également déjà critiqué sur CL). Il n’y a qu’à lire les différents jeux de mots sur les noms différents personnages principaux pour se rendre compte combien cette histoire est déjantée! C’est aussi une critique acerbe de la société de l’époque, avec en toile de fond la «Guerre froide». Tous et tout le monde en prend pour son grade, la mafia américaine, les russes, les israéliens, les américains, les politiciens, les riches, les journalistes, les écrivains, les éditeurs, les homosexuels, les terroristes, les féministes, l’argent roi, etc…

Vraiment un très beau roman, - idéal pour partir à la découverte de ce très grand auteur -, qui m’a fait passer un excellent moment de lecture et si je ne lui attribue pas la note maximale, c’est simplement à cause de la fin de l’histoire que je trouve vraiment trop précipitée et trop bâclée par rapport au reste du livre. Mais sinon, que du bonheur!

Septularisen - Luxembourg - 56 ans - 10 avril 2018