Grands-parents, à vous de jouer
de Marcel Rufo

critiqué par Marvic, le 27 avril 2013
(Normandie - 66 ans)


La note:  étoiles
Conseils aux grands-parents
Marcel Rufo et moi avons un point commun: nous sommes en âge d'être grands-parents, souhaiterions l'être, mais ne le sommes pas. Alors, ce pédopsychiatre médiatique décide d'écrire une lettre à ses petits-enfants imaginaires, s'adressant à une petite fille ou un petit-fils, un bébé, un enfant ou un adolescent.

Après "Plongée dans ma mémoire", une première partie qui n'a d'intérêt que pour les évocations faites ensuite sur son enfance à Toulon, ses relations avec la "mamma italienne" qu'était sa grand-mère, Marcel Rufo va aborder en 47 courts chapitres toutes (?) les situations auxquelles peuvent être confrontés des grands-parents, ainsi que des conseils sur l'attitude qu'ils doivent adopter pour rester mais surtout tenir leur rôle de grands-parents.

Il va d'abord insister sur "l'arbre de vie" que sont les grands-parents. Ils permettent à l'enfant de s'inscrire dans une lignée, une descendance et de comprendre ce que ses parents lui ont transmis.
"Toutes ces lettres pour affirmer l'arbre de vie, l'enracinement et la puissance de la filiation que représentent les grands-parents."
D'ailleurs, il regrette les transmissions de prénoms qui se faisaient autrefois, comme il regrette l'impossibilité de retrouver sa famille biologique pour les enfants adoptés.
"Tu dois aussi te rappeler, même si tu es née dans un milieu favorisé, le passé de ta famille et ne jamais le renier. Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient. Avoir toujours en tête le respect absolu des milieux modestes...
Conseil d'ami aux Kévin, Dylan, Mégane, à tous les prénoms des feuilletons télévisés: n'oubliez pas de donner à vos enfants en guise de deuxième prénom le nom de vos parents."

Puis il abordera tous les accidents possibles d'une vie; les accidents physiques comme la maladie, le handicap, ou les épreuves douloureuses comme le divorce, les deuils..
Il parlera aussi de la sexualité, ou de l'absence de sexualité des grands-parents pour les petits enfants, parlant aussi de l'homosexualité et prônant la loi sur le mariage pour tous.

Les derniers chapitres, très touchants, parlent des dernières années de vie. De la dégénérescence physique mais aussi de la solitude face aux ados trop occupés. L'auteur rappelle un article "l'humanitaire affectif", qu'il avait écrit pour la revue "L'étudiant" avec beaucoup de tact et de justesse.
"Tout le monde est bien conscient qu'il faut faire de l'humanitaire. Tu peux aller construire une école ou creuser un puits en Afrique, agir pour les banlieues défavorisées près de toi. Et moi, tu me délaisses sans plus t'occuper de moi? Parmi toutes ces belles actions, ne penses-tu pas qu'il est important de consacrer quelques heures au titre d'un "humanitaire affectif"?"

On peut bien sûr ne pas être d'accord avec ce grand-père qui, malgré sa longue expérience des enfants, n'a pas encore vécu celle-ci, mais si la plupart de ses conseils semblent de simples conseils de bon sens, son ouverture d'esprit, sa neutralité argumentée font de ce livre un moment agréable de réflexion dans une écriture vivante et très accessible.