Meurtrier
de Dimitri

critiqué par Vince92, le 27 avril 2013
(Zürich - 47 ans)


La note:  étoiles
Le pardon n'existe pas.
Enfance malheureuse, trimbalé dans les institutions sans âmes, orphelinats austères... Jean se rend coupable d'un meurtre sous le coup de la colère... maison de correction, bataillon disciplinaire dans l'armée coloniale.

Le sort lui permet cependant d'échapper à son sort misérable lorsque le navire assurant le transport de sa compagnie vers les Antilles fait naufrage. Jean est sauvé par un transport irlandais qui le ramène en Erin... seul, travaillant comme un forçat au débardage des cargos, Jean n'hésite pas lorsqu'il apprend la déclaration de guerre à rejoindre son pays, la France, malgré les avanies que cette dernière lui a fait subir.

Les obsessions de Dimitri sont encore très présentes dans cet album assez noir: la mer et sa violence, la solitude, les turpitudes de la condition humaine. L'auteur attaque plus spécifiquement l'idée de justice... Jean est condamné à perpétuité, non dans les faits, mais son histoire le poursuit quoiqu'il fasse, quoiqu'il soit... meurtrier un jour, meurtrier toujours.
La réalisation manque de rigueur, et c'est dommage: le dessin est parfois maladroit, les narratifs passent de la troisième personne à la première, sans raison, des détails dans le récits semblent incongrus (on nous avait distribué un couvre-képi pour être plus discrets...), le scénario penche parfois vers le récit historique sur 2 ou trois cases, sans que cela soit le propos ni que cela serve un tant soit peu l'histoire générale...

Une histoire intéressante, trop courte peut-être. un développement en deux tomes aurait sans doute aidé à développer la psychologie du personnage.