La guerre des amants tome 1
de Jack Manini (Scénario), Olivier Mangin (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 4 mai 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Le vieux monde se meurt et (...) le nouveau monde peine à naître (Gramsci)
Cet album est l’occasion de rappeler le dynamisme innovateur des artistes russes dans les années qui vont des révolutions de 1917 à la mort de Lénine. L’intrigue repose sur l’amour qui unit deux jeunes peintres ; l’une Natalia est russe, l’autre Walter est américain. Leur rencontre se fait à Petrograd lors de la prise du Palais d’hiver. C’est près de trois ans plus tard à Moscou qu’ils se retrouvent par hasard lors d‘une exposition de peinture de Malevitch. Dans cet album nous aurons aussi l’occasion de rencontrer Chagall ainsi que Kandinsky et d’évoquer les réalisations de Lissitzky.

La famine de l’hiver 1920 est bien perçue tant à la ville qu’à la campagne ; les scènes (massacre d’un cheval et anthropophagie) sont dures à regarder. Lors d’une tournée en train, des artistes révolutionnaires partent à la rencontre des masses ; c’est à cette occasion que Natalia peut montrer, au grand dam de William, combien elle est prête à remercier Trotsky pour son œuvre de propagandiste et de dirigeant communiste.

L’album se termine lorsque Kandinsky et les deux amants arrivent à Berlin à l’invitation du Bauhaus. Cette série devrait permettre de jeter un regard sur le bouillonnement artistique européen de l’Entre-deux-guerres, faisant un clin d’œil à des artistes présentés en particulier par des œuvres dans des musées français comme le centre Beaubourg, le musée d’art moderne de Paris, les Beaux-arts de Nantes et le musée d’art moderne de Saint-Étienne.