Vacances obligatoires
de Georges Simenon

critiqué par Catinus, le 19 avril 2013
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Solitude à deux
Une dictée qui va du 19 juin au 23 août 1976. Rappelons ce qu’est une « dictée ». Au début des années ’70, Simenon décide, presque du jour au lendemain, de ne plus écrire de roman. Il achète un magnétophone et raconte au micro tout ce qui lui passe par la tête. Ensuite, il publie en bouquins ce qui ressemble quasi à des mémoires. A propos de ses dictées, il déclare : « C’est un moyen pour moi de me débarrasser de mes fantômes. »

Les thèmes abordés dans ce volume sont en vrac et non exhaustifs : la vieillesse – le chant des oiseaux- ses promenades – le permis de procréer – le viol – ses enfants –Teresa- petits et plus grands problèmes physiques – ses angoisses – l’éducation – la façon dont il écrit (écrivait), ses rites – la sexualité – la politique et les militaires – son anticonformisme – l’exploitation de l’homme par l’homme – une certaine forme de désillusion, - les mensonges, etc.

Toutes ces dictées sont très agréables à lire, recommandées et recommandables.


Extraits :

- Je me suis toujours levé tôt. J’habitais la place des Vosges. En pyjama de soie rouge, je me promenais dans mon studio pendant un certain nombre de minutes puis je me précipitais vers ma machine et j’écrivais un conte, tantôt de cent, tantôt de deux cent cinquante lignes. Je me récompensais d’un ou deux verres de vin, m’asseyais dans mon fauteuil et, après une demi-heure environ, je me relevais en sursaut pour retrouver ma machine à écrire et écrire un nouveau conte.

- Je me suis souvenu du jour où j’ai acheté ma première pipe. J’avais alors aux environs de 13 ans. Le mois précédent, pendant les vacances, j’avais connu mon initiation sexuelle. (…)

- (à propos de ses dictées) C’est un moyen pour moi de me débarrasser de mes fantômes. D’autres se contentent de les exorciser en se racontant au café, dans un salon ou au bistrot du coin.

- (la solitude à deux) C’est ce que je souhaite à tout le monde, car j’ai pitié des vrais solitaires et je ne serais pas capable d’en être un.