Poupées crevées
de Martin Amis

critiqué par Nothingman, le 14 février 2003
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Jeunesse décadente et décapitée
Ce livre, écrit il y a vingt-cinq ans par un écrivain culte outre Manche-Martin Amis- a dû être un cauchemar pour les éditeurs. Le roman dans sa version anglaise, s'appelle d'ailleurs "Dead babies". Et c'est bien d'innnocence exterminée dont il est question dans ces pages où rien ne nous est épargné!
Nous sommes dans la campagne anglaise, au presbytère d'Apleseed. C'est là qu'une jeunesse dorée et oiseuse a décidé de passer un week-end du genre orgiaque. Dix personnages haut en couleurs ayant chacun leurs petits problèmes existentiels vont littéralement se vautrer dans la décadence.L'un est hypocondriaque, l'autre est un nain obèse qui n'a jamais rien reçu de la vie, une autre qui se prostitue,.... Leur devise pourrait être: "Testons tout, essayons tout"ou "Soyons désinvolte, n'ayons l'air de rien" comme le chantait Noir Désir.Et c'est bien ce à quoi ils s'attèlent! A peine la journée commencée que l'alcool ,fort de préférence, coule à flot. Un peu plus tard, c'est au tour des drogues.Rajoutez à cela le sexe à tout va et vous obtenez ce coktail explosif. Mais ce roman ne se limite pas qu'à des ébats incessants et des débats fatigants.C'est une satire de la libération sexuelle qui décrit l'anéantissement d'une communauté, non sans humour.
Et un style ravageur, à classer quelque part entre le Houellebecq des "Particules élémentaires" et le Kundera de la "Valse aux adieux",notamment grâce aux descriptions ciselées
des différents personnages. Un roman choc et parfois choquant mais toujours agréable à lire. Ce qui n'ést déjà pas si mal.