Fleur de tonnerre
de Jean Teulé

critiqué par Vigneric, le 6 avril 2013
( - 54 ans)


La note:  étoiles
Très déçu !
L'histoire se passe au début du 19ème siècle en Bretagne, et raconte le parcours criminel d'une tueuse en série, Hélène Jegado, qui commença par empoisonner sa mère (d'après l'auteur).
C'est une histoire vraie, du moins dans sa trame globale, mais racontée à la "sauce" Jean Teulé.

J'ai acheté Fleur de Tonnerre assez confiant, car j'aime bien ce que fait Jean Teulé en général : J'ai adoré Le Montespan, et beaucoup aimés Mangez-le si vous voulez et Charly 9.
Mais là ! Quelle déception... Je n'ai rien trouvé de bon dans ce livre : L'histoire ne se tient pas, et pourtant elle est inspirée de faits réels.
C'est sans doute le style d'écriture qui est en cause.
On ne s'attache à aucun personnage, l'intrigue n'est qu'une succession de meurtres (par empoisonnement pour la majorité, toujours décrits de la même façon).
J'ai trouvé tout ceci laborieux et ennuyeux.
Sans compter les trop nombreux clichés sur les Breton, et l’inintérêt des 2 personnages récurrents (les perruquiers Normands).

Un Jean Teulé à éviter, j'en suis bien désolé, car ce n'est pas habituel.
Facile 4 étoiles

Hélène Jégado est encore petite fille lorsqu'elle empoisonne sa propre mère. Le reste n'est qu'un succession de récidives dans des familles où elle se fait engager aux quatre coins de la Bretagne.
Comment échappe-t-elle à la justice est un grand mystère, sans doute le même qui tient les romanciers éveillés la nuit pour pondre leurs œufs.
Donc "fleur de tonnerre", puisque c'est ainsi qu'on la surnomme, tue et retue en préparant des soupes, des gâteaux avec une pointe de ses herbes qui font passer de vie à trépas ses victimes choisies selon un ordre simple : premier arrivé premier servi.
La jeune fille se prend pour l'Ankou, signification de la mort en basse Bretagne et empoisonne à foison... tant que cela en devient lassant.
Un jour, d'un instituteur qu'elle s'apprête à occire, elle apprend qu'un certain NAPOLÉON a à son passif deux millions de victimes. (Il est à noter que ce criminel digne d'Hitler a son tombeau aux Invalides et est glorifié encore de nos jours par certains.)
Deux millions ! Ça fait beaucoup pour Hélène... alors elle multiplie ses ardeurs continue à empoisonner vaille que vaille.
Tant et tant.
La suite, prévisible comme le nez d'Achille Talon, le lecteur le plus naïf la devinera sans tarder.

Qu'en penser ?
Même si jean Teulé parvient à faire revivre les croyances et le parler de la Bretagne de la première moitié du XIXème siècle, j'ai trouvé le texte un peu "facile".

Monocle - tournai - 64 ans - 22 juillet 2019


A petite dose 6 étoiles

Plutôt qu'à un roman on se trouve davantage face à un dossier à charge concernant tous les crimes de Hélène Jégado, ou tout au moins ceux connus. Chaque chapitre définit le cadre, l'époque et les personnes concernées, une sorte de compilation de procès-verbaux de constations. Pour ce qui est de la méthodologie, comme elle est toujours la même (on ne peut le reprocher à l'auteur), le suspense n'existe pas. Il faut reconnaître que l'exercice n'était pas facile vu, justement, le mode répétitif de ces actes. C'est peut-être d'ailleurs là l'intention de l'auteur : que cette répétitivité n'ait pas attiré davantage l'attention sur les actes de cette personne.
Les deux commerçants de cheveux que l'on retrouve à presque chaque chapitre peut jouer sur une sorte de comique de répétition digne de la comedia del arte mais j'y vois plutôt une allégorie de la vie de la tueuse qui a de moins en moins de sens, qui se détruit peu à peu.

Le livre se lit cependant sans trop d'efforts, peut-être grâce à l'illustration située en tête de chaque chapitre traçant le parcours macabre de l'empoisonneuse. Le réel frein à la lecture est le style de l'auteur qui, par moment, se laisse aller à une sorte de délire pseudo poétique où le sens ne semble pas l'intention. Peut-être est-ce là un effet de la proximité répétée avec le poison mais aussi certainement ce qui est, à mes yeux, un travers de Teulé.

Un livre intéressant sur le plan de la chronique historique mais pas un grand roman. Je ne regrette cependant pas de l'avoir lu.

Mimi62 - Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans - 25 janvier 2017


Arsenic et jeunes dentelles 5 étoiles

Habitué à broder autour de faits divers des siècles passés, l’auteur remet le couvert en évoquant une des pires tueuses en série de tous les temps. Le corps du récit est une énumération quasi mécanique de tous les empoisonnements supposés pratiqués par Hélène Ségado.
Une analyse psychologique plus fouillée de ses motivations aurait été plus prenante que de procéder à un comptage monotone.

L’auteur parvient tout de même quelque peu à nous instruire en décrivant la société bretonne du début du 19ème, encore fortement imprégnée des croyances celtiques, quasi intégralement analphabète et pratiquant très peu la langue française.

Teulé rajoute comme à son habitude une grosse louche de pseudo érotisme et des descriptions sanguinolentes pour faire prendre une sauce qui laisse un goût amer comme le poison dans la soupe aux herbes.
Heureusement j’ai découvert cet opus via un audio-livre ce qui a sans doute atténué le caractère insipide de cette écriture grâce à la récitation d’un très bon lecteur.

Distrayant, sans doute instructif mais on reste sur les bas contreforts de sommets littéraires.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 13 janvier 2017


Assez déçue! 5 étoiles

J'aime assez les livres de Jean Teulé habituellement, mais là, la sauce ne prend pas. Même si c'est une histoire réelle, comme le dit Vigneric, ce n'est qu'une succession de meurtres et tous les mêmes pratiquement.
La scène finale, elle, est complètement déjantée!

Palmyre - - 62 ans - 30 mai 2016


ar brezoneg 6 étoiles

J'habite non loin d'Auray et c'est toujours plaisant de lire un roman qui nous parle de lieux dits et autres légendes locales. Le fait que le roman s'inspire d'une réelle histoire pourtant méconnue ajoute du piquant. Toujours dans les points positifs je rajouterai le tacle de l'auteur sur les méthodes judiciaires de l'époque ( la phrénologie notamment) plutôt discutables. Dans les points plus mitigés je note la lourdeur du style qui utilise un vieux français mal à propos et surtout une répétition des scènes de crimes très routinière. La scène finale -particulière- clôt le roman d'une étrange manière, très inspirée des mythes et légendes bretonnes.

Seb - - 46 ans - 7 septembre 2015


Hénaurme ! 6 étoiles

Lire un roman de Jean Teulé, c’est à coup sûr, s’embarquer dans une aventure hors-normes. Jugez-en ici ! Celle d’une Brinvilliers bretonne qui, en à peine plus de 20 ans, fit passer de vie à trépas, au début du 19e siècle, plus d’une quarantaine de braves gens. « la plus longue carrière féminine connue dans l’histoire de l’assassinat »

Comment convertir ce fait divers authentique en roman qui ne sombre pas dans l’horreur, qui ne soit pas insoutenable ?
En faisant de Hélène Ségado, surnommée Fleur de Tonnerre par sa mère, une héroïne de bande dessinée, qui, telle Obélix, envoie ad patres ceux qui la gênent, en deux coups de cuillère à pot, grâce à sa fameuse soupe aux herbes et à ses fameux biscuits sucrés parfumés à l’arsenic, avec une allègre férocité et sans condoléances. Chacun de ses crimes est relaté rapidement, sans s’attarder sur les tortures de l’agonie des victimes, les empoisonnements s’enchaînent sans transition. A qui le tour maintenant ? L’épopée meurtrière s’accélère comme dans un film muet. La tonalité héroïcomique domine, avec de temps à autre des scènes truculentes ou plus torrides, le sexe devenant l’arme du crime, l’auxiliaire de la mort. Gare à celui qui se laisse prendre à son charme, et elle est appétissante, cette Hélène ! Elle est l’incarnation de l’Ankou que les Bretons évoquent avec terreur pendant les veillées, dont elle joue le rôle pour dominer sa peur d’en être victime , comme elle l’expliquera dans sa cellule, la veille de son exécution publique à Rennes .

Le ton change dans la dernière partie du livre, le personnage retrouve une forme d’humanité, le récit devient plus sérieux, Teulé inscrivant le moment du procès dans les événements politiques de l’époque, décrivant le fonctionnement de la justice, non sans égratigner au passage ses représentants. Enfin , pour clore le récit, une scène – inattendue- de sabbat

Un roman qui se lit au pas de course, à la fois compilation des superstitions, us et coutumes de Bretagne, et récit tragico-burlesque d’une héroïne dont les méfaits donnent à frissonner. Un roman « hénaurme », un cocktail de Max Sennett, de Rabelais , de Goscinny , de Frédéric Dard . Même si, selon la formule, « Tout ce qui est excessif est insignifiant », je l’ai souvent trouvé jubilatoire, je conçois aussi que d’autres ne l’aient pas trouvé à leur goût .

Alma - - - ans - 28 août 2014


Un peu répétitif 8 étoiles

Si une partie du récit se base sur les morts que Fleur de tonnerre sème sur son passage et est un peu redondante, la description des personnages, leurs perceptions sont intéressantes. Je ne trouve pas que ce Teulé soit mal écrit, le style est un peu lourd l'air répond bien aux agissements de la protagoniste.

Dans l'ensemble, ça n'est pas un roman dont le sujet est particulièrement léger ni réjouissant mais il se laisse lire et nous décrit, un peu, la Bretagne du 19ème.

MEloVi - - 39 ans - 1 mai 2014


Froideur d'une vie sans sentiments 4 étoiles

J'abonde dans le sens des critiques précédentes.
Hélène Jégado, Bretonne ayant existé, née au début du XIXème siècle, dès son enfance commence à empoisonner tous ceux qui l’entourent, en commençant par sa mère. Elle quitte ensuite son foyer à 13 ans et va de maison en maison où elle propose ses services de cuisinière. Sa spécialité : la soupe aux herbes et les gâteaux à l’arsenic. Elle se prend tout simplement pour l’Ankou, traduisez « la faucheuse » version bretonne.
Elle tue comme si c’était une mission, mais sans sentiment aucun (pas même de la haine), systématiquement. C’est cela le plus étrange. La seule émotion traduite dans ce roman est quand Fleur de tonnerre tombe amoureuse d’un homme dont elle vient d’empoisonner la femme. Pourtant, elle le quitte presqu’aussi vite que les autres, de peur de s'attacher.
Tout au long du récit, deux pauvres hères suivent les pérégrinations de Fleur de tonnerre : il s’agit de deux perruquiers sur qui le sort s’acharne et qui tombent de malchance en malchance. On dirait une histoire à côté de l’histoire, comme des personnages dessinés en dehors des cases d’une bande dessinée, le plaisir sadique de l’auteur. Humour noir !
La longue succession des adresses et meurtres du personnage principal est lassante et insipide. On pourrait zapper 100 pages au coeur du livre. Le lecteur se demande la raison de ces massacres… jusqu’à la toute fin. Donc, je n'en parlerai pas : c'est la seule miette de suspense, qui n'en est pas vraiment.

Pascale Ew. - - 56 ans - 13 novembre 2013


Tonnerre de Brest 5 étoiles

Jean Teulé aime la Bretagne et le fait savoir. Le début du texte est lent , il narre l'enfance d’Hélène et son environnement , insistant sur les craintes et les superstitions d'époque mélangeant la langue Bretonne et le Français.
Puis s'ensuit une longue série de récits d'empoisonnement toujours selon le même procédé (à l'arsenic) et enfin l'arrestation et l’exécution de cette Fleur de Tonnerre.
Quelques traits d'humour parsèment le récit mais ...c'est tout ! On traverse la vie d’Hélène, personnage somme toute assez peu attachant, sans comprendre vraiment qui elle est.
J'ai connu Teulé nettement plus inspiré, et si vous tenez absolument à le lire , attendez l'édition poche.

Ndeprez - - 48 ans - 31 mai 2013


Un beau raté 3 étoiles

Jean Teulé ne signe pas là son meilleur roman à ma grande déception... Il nous a habitué à mieux et pourtant le sujet laissait présager un super moment de lecture.
Tous ces personnages aux noms bretons inintelligibles ainsi que la répétition des meurtres occasionnés par Fleur de Tonnerre nous plongent dans une grande lassitude et dans un ennui profond.
Ce bouquin est sans surprises sans compter la lourdeur de l'écriture!
Bon déçue, ça c'est certain mais ne désespérons pas, Monsieur Teulé saura rebondir.

Luluganmo - - 41 ans - 9 avril 2013