Cruelles natures
de Pascal Dessaint

critiqué par Bishop, le 31 mars 2013
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Du bécasseau maubèche et autres oiseaux ...
Avant, je tiens à préciser que j'adooore Pascal Dessaint et j'ai dû lire tous ses livres (peut-être me manque-t-il le premier) jusqu'en 2003 avec "mourir n'est peut-être pas la pire des choses". Quand j'ai vu 'Cruelles natures" négligemment abandonné sur une table de la médiathèque, je me suis dit, super, un week-end polar en vue. Malheureusement, j'ai plutôt eu l'impression de lire un traité ornithologique et plus pédant, "y a pas" ... il aurait pu rajouter des images, ça aurait été plus sympa. J'ai vraiment eu hâte de refermer le livre. Le point positif, c'est qu'il se lit très rapidement et pour le reste rien ne va : l'histoire ne fonctionne pas, on a l'impression d'être dans la surenchère d'ailleurs avec des concours de circonstances carnavalesques (je vous passe le flic qui se suicide, l'accident qui arrive pile poil au bon endroit), c'est une cascade de coïncidences très pénibles. Des personnages qui sonnent faux, là Pascal Dessaint se veut toujours un peu outrancier, un jeune qui cherche sa dent dans sa merde, ce qui captive une de ses copines ... mais on n'y croit pas une seconde (Caryl Ferey est très bon dans le genre), une fin débile... Le défaut de ce livre c'est que l'auteur s'est donné corps et âme à l'étude des oiseaux car chaque description est vraiment peaufinée, et il n'y a pas une page sans description, mais c'en est trop, là il s'est trompé de registre et en oublie le polar.
drôles d'oiseaux 10 étoiles

De drôles d'oiseaux s'agitent dans ce polar naturaliste où la nature, qu'elle soit humaine ou animale, est hantée par la mort. Antoine, sa femme Myriam, présente uniquement par ses lettres désespérées à sa fille Mauricette, celle-ci et son copain Thierry alias Volcke, ainsi que quelques personnages secondaires, se trouvent mêlés à une sombre histoire où il est parfois difficile de mêler rêve et réalité. Un roman inclassable, où le réalisme de l'écriture masque une poésie lugubre. De page en page le récit révèle des pans cachés de l'histoire de cette famille impossible où le destin s'ingénie à contrarier le moindre espoir d'une vie meilleure. Et pendant ce temps, la cistude poursuit sa route, au rythme de sa lourde carapace, imperturbable au milieu de ce chaos…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 8 septembre 2018