1704
de Mylène Gilbert-Dumas

critiqué par BBelle, le 29 mars 2013
(Joliette (Québec) - 59 ans)


La note:  étoiles
Dans l’Amérique encore sauvage du début du XVIIIe siècle
(Roman historique, auteure québécoise)

Une jeune Anglaise timide et modeste, Alice Morton, vit paisiblement en Nouvelle-Angleterre, dans un village nommé Deerfield. Elle grandit dans la crainte d’une attaque des Français et des Indiens, ayant entendu toutes sortes d’histoires plus horribles les unes que les autres concernant ces peuples sauvages et papistes venus du nord, en Nouvelle-France.

Par une nuit fatidique de février 1704, sa vie bascule complètement lorsque le village est finalement attaqué avec sauvagerie et cruauté. Elle n’aura d’autres choix que d’être contrainte à marcher jusqu’au Canada, avec une centaine d’autres prisonniers de son village, dans des conditions inhumaines et climatiques extrêmement difficiles, dans le but d’être vendue avec ses compatriotes.

Au fil des pages, on assiste à la transformation de la jeune fille obéissante et timide en une femme déterminée et courageuse, où toute une gamme d’émotions défilent tour à tour dans le cœur d’Alice et où elle apprend à connaître ses ravisseurs.

Cette histoire bouleversante est tirée d’une légende née dans la région de Sherbrooke (Québec) et nous transporte dans l’Amérique encore sauvage du début du XVIIIe siècle.

Malgré quelques longueurs au début du roman (il faut avoir lu presque la moitié du roman avant que l’aventure ne débute vraiment), cette histoire est bouleversante et nous soumet sans cesse à un questionnement concernant nos propres valeurs et nos probables comportements dans une telle situation : comment agirions-nous à la place d’Alice et de ses compatriotes? Comment pourrions-nous survivre dans ces conditions inimaginables? Il est intéressant également de s’imaginer une telle randonnée aujourd’hui, avec nos vêtements sports ultra performants et nos chaussures « High tech », ce serait malgré tout une expérience très éprouvante. Alors imaginez avec les lourdes robes et jupons de grosse toile, et les chaussures de l’époque…

Ma suggestion musicale d’ambiance durant la lecture :
- « Katak » et « Eku Mamu » de Florent Vollant (chanteur Montagnais)
- « Gentle Word : Native Spirit » et « Raindance » Solitudes (Dan Gibson) pour un effet encore plus relaxant...