Les maîtres mosaïstes
de George Sand

critiqué par Cyclo, le 26 mars 2013
(Bordeaux - 78 ans)


La note:  étoiles
roman d'artistes

Au grand dépit de leur père, Francesco et Valerio Zuccato ont délaissé la peinture pour la mosaïque. Ils sont chargés d'élaborer les grandes fresques de mosaïque des coupoles de la Basilique Saint-Marc de Venise, sous la direction du Tintoret qui fournit les dessins. Ils sont en butte à l'hostilité des trois frères Bianchini, autres mosaïstes qui travaillent aussi à saint-Marc, et médiocrement selon des méthodes différentes. Avec leur apprenti et ami Bartolomeo Bozza, les frères Zuccato essaient de déterminer comment se prémunir de cette hostilité qui peut leur nuire auprès du grand Conseil. Or, c'est justement Bozza, avide de devenir maître à son tour et s'estimant lésé dans cette espérance par les deux frères, qui se laissant circonvenir par Vincent Bianchini, quitte son maître Valerio et décide de se venger. Les Bianchini avec l'aide de Bozza persuadent le procurateur-caissier que les frères Zuccato ont mal fait leur travail, et Francesco est arrêté et mis aux Plombs. Valerio le rejoint peu après, ainsi que Bozza, refusant de se parjurer. Après plusieurs mois de prison, a lieu le procès. Grâce à la commission d'artistes chargée d'examiner leur travail, parmi lesquels Titien, Tintoret, Véronèse, les deux frères sont acquittés, mais ils ne trouvent plus de travail et sombrent peu à peu dans la misère, où ils ont entraîné malgré eux leurs anciens apprentis Ceccato et Marini. Un concours est ouvert par la république de Venise pour la restauration de mosaïques byzantines. Valerio et Francesco, remis et encouragés par leurs amis peintres, y participent et l'emportent, Bozza finissant troisième.
Très joli roman sur les artistes et les jalousies entre les arts et les artistes. Sand l'a écrit pour son fils Maurice, adolescent, on peut le lire dès 12/13 ans.
Citation : « La plus ardente des jouissances humaines, c'est l'amour ; la plus sensible, c'est l'amitié ; la plus âpre, c'est en effet la gloire. Mais qui dit âpre dit poignant, terrible et dangereux. »