Oms en série
de Stefan Wul

critiqué par Ellane92, le 20 mars 2013
(Boulogne-Billancourt - 49 ans)


La note:  étoiles
de l'instruction à la rébellion
La jeune Tiwa, une Draag habitant la planète Ygam, est ravie du cadeau que vient de lui offrir son père. Il s'agit d'un petit om, qu'elle appellera Terrible, ou Terr pour faire plus court, et associera à toutes ses activités. C'est ainsi que le petit Terr apprendra les leçons de Tiwa en même temps qu'elle, avec les écouteurs d'instruction. Lorsque Terr est capable de répéter les leçons de Tiwa, ses parents s'en amusent d'abord comme d'un perroquet particulièrement doué, puis s'en inquiètent. Terr, éveillé par l'instruction qu'il a reçu par inadvertance, parvient à s'enfuir en emportant avec lui les écouteurs. Il rejoint ainsi le dernier rang dans la hiérarchie des oms sauvages qui vivent dans les espaces verts Draag en rapinant sans vergogne leur anciens maitres.

Classique de la science-fiction, "Oms en série" est le cinquième livre écrit par l'écrivain français Stefan Wul. Les chapitres relativement courts qui composent cet ouvrage sont répartis en 3 chapitres décrivant successivement la fuite et la vie du jeune Terr parmi des oms sauvages incultes et désorganisés, la nouvelle organisation, l’instruction puis l'exode des oms vers les terres sauvages d'Ygam, et la rébellion des oms, menée par l'Edile Terr, pour conquérir le droit de liberté et de vie sur cette planète.
Dans ce court ouvrage, Stefan Wul expose une théorie dynamique de la société et des civilisations, avec des points d'émergence, de croissance puis de décadence, conséquence de la domination totale d'une race et de l'absence d'émulation et de compétition d'autres civilisations. Avec un chef charismatique à leur tête, les oms, partis de rien, renverseront le grand empire des Draags, en se servant des maigres avantages liés à leur condition humaine : leur rapidité, leur capacité à apprendre, leur facilité à se reproduire, leur capacités d'innovation et de créativité, qui seront poussées à leur paroxysme lors de l'affrontement final avec les Draags.
Le thème de l'instruction est partout présent dans "Oms en série". Stefan Wul montre comment elle est indispensable à la société, à son organisation, à son indépendance et à son autonomie.
Oms en série est un ouvrage agréable à lire. En très peu de mots, l'auteur parvient à nous immerger dans un monde imaginaire, un mode de vie différent mais aussi parfois proche du nôtre. L'alternance des chapitres sur les Oms et les Draags apporte de l'humour et du suspens à l’ouvrage.
Condensé de science-fiction, cet ouvrage est à conseiller à ceux qui veulent découvrir le genre !
Chef d'oeuvre 10 étoiles

Oui, je n'ai pas peur de le dire, "Oms En Série", qui fut adapté en film d'animation en 1973 par René Laloux et Roland Topor (dessins), est un chef d'oeuvre. Un sublime petit (moins de 190 pages !) roman de SF qui cache une bien belle histoire de droit à la différence (les Hommes, appelés Oms, sont traqués, avilis par un peuple de géants humanoïdes appelés Draags, qui les ont hébergés sur leur planète suite à l'anéantissement de la Terre).
Sans doute le meilleur roman de Stefan Wul, bien que "Niourk", "Rayons Pour Sidar" et "Noô" soient aussi recommandés.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 20 avril 2014


Une bonne idée de départ mais que j'ai trouvé bâclée 3 étoiles

Oms en série est un classique de la science-fiction qui a connu une adaptation sous la forme d’un film d’animation (La planète sauvage, 1973) et plus récemment en bande dessinée. Le postulat de base est extrêmement intéressant : la civilisation humaine a décliné et des extraterrestres prennent des “oms” comme animaux de compagnie.

Inversion des rôles, le concept est similaire à “La planète des singes” de Pierre Boule. Cependant dans le cas de '”Oms en série” je trouve l’idée moins bien exploitée. Le roman est très court et divisé en 3 parties qui sont censées se passer à plusieurs années de différence.
Dans la première partie on découvre l’univers des draags à travers une famille qui adopte un petit om (qu’ils nomment Terr) pour leur fille. Au bout de quelques années Terr s’échappe et finit par rencontrer d’autres oms fugitifs, on découvre alors leur mode de vie clandestins.
En quelques pages Wul sacrifie certains personnages qu’il vient juste de nous présenter et à travers une énorme ellipse nous conduit directement à une société d’oms organisée par Terr devenu jeune adulte (c’est la deuxième partie). Le même procédé de l'ellipse est utilisé pour la troisième partie.

De manière générale, l’ouvrage est ainsi construit que dès qu’on rentre dans l’histoire, qu’on s’attache à des personnages, qu’on trouve ses repères, la “petite histoire” est laissée en plan pour nous faire avancer dans la “grande” histoire de la libération des oms. L’expérience est frustrante et un tel récit aurait aisément mérité d’être développé sur plusieurs volumes afin de rester proches des personnages et de leur évolution tout en suivant leurs avancées sur les dizaines d’années que dure l’histoire.

Au final, bien embarqué dans la première partie de l’histoire, j’ai décroché dans les deux parties suivantes, l’histoire s’attachant trop peu à mon goût au personnages

Chrysostome - - 44 ans - 20 mars 2013