La plage des noyés
de Domingo Villar

critiqué par BMR & MAM, le 17 mars 2013
(Paris - 64 ans)


La note:  étoiles
Pêche à demi-mots
Chic. Voilà un nouvel auteur espagnol qui vaut le détour par la lointaine Galice, perdue tout au bout de la péninsule, à la fin de la terre, entre les eaux du ciel et de l'océan
La plage des noyés : comme le titre l'indique, Domingo Villar nous livre le cadavre d'un pêcheur noyé, échoué sur la plage. Certes, ce n'est pas le premier dans ces contrées où les pêcheurs ont tous perdu un frère, un oncle, un ami dans les naufrages en mer.
Mais ce noyé-là a les mains attachées ...
Et certains pêcheurs évoquent déjà à demi-mots le fantôme du capitaine Sousa, noyé avec son bateau douze ans plus tôt ... Le cadavre d'aujourd'hui faisait partie des rescapés d'hier.
Au fil des non dits et des silences, l'inspecteur Caldas mène son enquête au ralenti tout en essayant de faire parler les marins du coin. Il aurait presque des allures d'Adamsberg même si le ton est moins à la rigolade que chez Vargas (il est même rendu hommage à la dame).
Le père de Caldas, lui, a tout largué pour la culture de la vigne et tient soigneusement à jour le livre des crétins, une sorte de répertoire des pires imbéciles de la région.
L'adjoint de Caldas, c'est Estevez, un gars qui n'est pas du coin et ne croit ni au retour des fantômes ni à la vertu de la patience : il vient d’Aragon, bref c'est une sorte d'alien en Galice.
On se laisse donc balader lentement dans les ports de Galice accrochés aux basques de ce tandem mal assorti.
Et les dialogues laborieux avec les taiseux du coin sont autant de tranches de gâteau à déguster lentement :
Au fil des chapitres et des rencontres, le lecteur attentif devient peu à peu expert en parler-galicien, ce langage étrange où l'on répond à une question par une autre. Le plus curieux étant que visiblement ces gens-là se comprennent et que peu à peu l'enquête avance, mais si.
Voilà donc quelques heures assurées de belle lecture, assis sur les galets de la plage, sous la pluie.
Un petit port tranquille 5 étoiles

Le cadavre d'un homme est retrouvé sur une plage de Galice.
L'homme s'est noyé. Mais ses mains sont liées d'une telle façon, qu'elles ne laissent aucun doute sur l'assassinat de Castelo.
Commence alors une difficile enquête pour l'inspecteur Leo Caldas et son "efficace" adjoint, Rafael Estevez.
Mais dans le petit port de pêche de Vigo, les langues ne se délient pas et il faudra toute la ténacité, de l'enquêteur pour relier ce meurtre à une autre histoire très ancienne.

Mais voilà, quand je lis, à plus de la moitié du livre:
"Après cinq jours d'enquête, ils n'étaient parvenus ni à découvrir un mobile ni à identifier un éventuel suspect. Ils n'avaient de réponse ni pour le qui ni pour le pourquoi. Estevez avait raison. Ils n'avaient rien." page 223, je me dis que c'est exactement l'impression que j'en ai ! Il ne se passe rien (ou presque...)
Et c'est bien ce qui "pêche" (sans mauvais jeu de mot) dans ce roman policier. Un manque de rythme assez pénible.
Si l'auteur évoque sans la nommer Fred Vargas en parlant de l'admiration du héros pour ses livres, j'ai pour ma part pensé plutôt à Donna Leon, au flegme et à l'entêtement du célèbre Brunetti.
Une histoire originale, bien construite mais desservie par un réel manque de rythme.

Marvic - Normandie - 66 ans - 15 juillet 2014


le coben espagnol 8 étoiles

ce livre m'a énormément plu.

Tout d'abord l'ambiance de ce port espagnol et ses marins taiseux est très bien retranscrite et super intéressante même si je soupçonne un peu qu'elle soit quand même un tout petit peu caricaturale.

Les personnages principaux sont très bien développés et leur psychologie très fouillée.

Ensuite l'enquête est très intéressante et l'auteur n'arrête pas de nous lancer sur des fausses pistes, et de ponctuer son récit de rebondissements et de révélations à la manière d'un Harlan Coben.

Un livre vraiment très agréable.

Soup34 - - 44 ans - 10 avril 2013