La mort de Radiguet
de Yukio Mishima

critiqué par Zeuslefripon, le 13 mars 2013
(TOULON - 55 ans)


La note:  étoiles
Un chant d'amour à la littérature française
On peut s'interroger sur les liens qui unissent Yukio Mishima, Jean Cocteau et Raymond Radiguet. Si on se focalise sur leurs vies amoureuses, on efface indéniablement leurs goûts pour l'écriture. En effet, tous les trois ont écrits des chefs-d'oeuvre littéraires et quels chefs-d'oeuvre!!!!

En fait, il faut savoir que Yukio Mishima, dès l'âge de douze ans, a découvert les classiques japonais mais surtout des auteurs occidentaux tels qu'Oscar Wilde, Rainer Rilke puis Raymond Radiguet.

La Mort de Radiguet débute par le regard de Jean Coteau vers le ciel étoilé, seul lien lui permettant de repenser à Raymond Radiguet. La rétrospection qui suit permet au lecteur de comprendre les liens qui unissent Jean Cocteau et Raymond Radiguet. Tous les deux sont insomniaques, angoissés par le bruit du camion chargé de ramasser les ordures.
Jean Cocteau reconnaît dans Le Bal du comte d'Orgel, un chef-d'oeuvre. Mais pour lui "si on écrit un chef-d'oeuvre à vingt ans" on "rompt l'équilibre" conçu par la Nature. Cette transgression est mortelle comme le prouve la fin de Raymond Radiguet. Cette mort va provoquer un manque chez Jean Cocteau. Il va consommer de l'opium, une drogue qui se substitue à une autre : Radiguet.
Cocteau le dira lui-même dans ses lettres: " la mort de Raymond m'a tué", " la mort de Raymond m'a laissé seul, comme un fou, au milieu des débris d'une maison de cristal", " j'essaye de vivre ou plutôt d'apprendre à vivre à la mort que je porte en moi. c'est atroce"