Marie Laurencin 1883-1956
de Daniel Marchesseau, Hirohisa Takano-Yoshisawa

critiqué par Veneziano, le 10 mars 2013
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
De mystérieux songes féminins
Cet ouvrage constitue le catalogue de l'exposition consacrée à la peintre française du début du XXème siècle, au Musée Marmottan - Claude Monet, à Paris, avec le concours du musée japonais établi à sa mémoire.
Son univers est presque exclusivement féminin, et sa technique tient pour l'essentiel de l'aquarelle, sans exclusive. Elle a côtoyé les cubistes, certains éléments de décontraction-réassemblable se retrouvant dans des pans d'oeuvres de l'artiste, notamment dans les décors et des portraits de profil. Elle demeure avant tout dans le figuratif contemplatif et mélancolique, avec un nombre important de portraits et de scènes féminines, dans les tons pastels et le gris clair. Les collectionneurs s'intéressent assez vite à ces huiles sur toiles empreintes d'un halo de mystère, d'une douceur souvent mélancolique, et son environnement la forge, comme la conforte dans son monde de représentations. Elle est proche de Pablo Picasso, de Matisse et de Derain, notamment, comme de Guillaume Apollinaire. Le commentaire de l'oeuvre présentée apprend qu'elle est plus femme de lettres, attirée par la création littéraire que par la peinture abstraite, bien qu'elle en tire quelques enseignements et sources d'inspiration.
La journaliste vient faire la préface de ce catalogue : petite fille d'un grand collectionneur, son portrait a été peint, quand elle était enfant. Elle donne des éléments historiques non négligeables sur sa vie.

Ce beau livre retrace fidèlement l'exposition et donne un éclairage sur le monde de cette peintre qu'il peut être tentant d'enfermer dans un cliché, et dont le monde de représentations et de repères est plus complexe qu'il n'y paraît. Son oeuvre est douce, empreinte de calme, de doutes, d'interrogations et de mystère, ce qui est loin d'être désagréable.