Cahiers secrets de la Ve République : Tome 2, 1977-1986
de Michèle Cotta

critiqué par Veneziano, le 10 mars 2013
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Heurts et malheurs de la gauche au pouvoir (1977-1986)
Michèle Cotta livre ses notes d'analyse politique dans une série de quatre gros tomes, qui ne manquent pas de couleur, tant leur fond que leur couverture. J'ai picoré dans les 3e et 4e tomes, et ai attaqué le 2e in extenso, n'ayant pas encore trouvé le premier.
Cette période retrace la conquête du pouvoir par la gauche, sa prise de fonctions et son éjection temporaire, par la première cohabitation, suite aux législatives de mars 1986.
Fort prolixe de 1977 à 1981, incluse, l'auteure est plus diserte de 1982 à 1986, en raison de la présidence qu'elle assume de la Haute autorité audiovisuelle, qui l'empêche dans ce qui lui fait officiel de journal intime à caractère politique et médiatique. Cette autorité changera, par la suite, deux fois, pour devenir l'actuel Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).

Ses relations avec Mitterrand sont contrastées, tantôt plaisantes et vivement contrariées. Le nouveau Président de la République veut tout contrôler médiatiquement pour garder la face, face bonne figure et limiter les dégâts lors du camouflet, prévisible et attendu, des législatives à venir. Les élections intermédiaires, locales et européennes, servent déjà de test pour l'équipe exécutive, ce qui ne manque pas d'agiter les appareils des deux grands camps.

Ce livre retrace, de manière croisée, les stratégies par coups à trois bandes, les visions, les échecs, les heures de gloire et les épreuves des acteurs politiques de l'époque, Giscard d'Estaing, Mitterrand, évidemment, Barre, Marchais, Mauroy, Fabius et Chirac, ce qui est logique, comme une galerie impressionnante de portraits, se maintenant (Michel Debré, Chaban-Delmas, Lecanuet, Simone Veil) ou naissant dans la vie politique, au moins au niveau national (Delors, Badinter, Toubon, Pons, Léotard, Séguin, Joxe, Jospin, Bérégovoy).
Ce tableau pointilliste, tout en contraste, est vivant, fourmille d'informations, au point qu'il nécessite une attention soutenue pour le suivre de manière optimale. Il est d'une grande richesse.