Dark Horse
de Craig Johnson

critiqué par Yeaker, le 7 mars 2013
(Blace (69) - 51 ans)


La note:  étoiles
Johnson ne retrouve pas l'inspiration de ses débuts
Le comté du sheriff Longmire étant tranquille entre deux romans, les cellules du poste de police sont souvent louées aux comtés voisins qui ont plus de délinquance. C’est ainsi qu’une jolie blonde championne de rodéo accusée d’avoir assassiné son mari arrive au poste. La femme dans un état second a déjà avouée mais un petit quelque chose fait dire à notre sheriff qu’elle est innocente. Avec l’accord des autorités du comté voisin il mène l’enquête sous couverture dans la petite ville d’Absalom. Comme à son habitude il se fera quelques amis et quelques ennemis et à la fin il gagne quelques bleus et une fracture mais touchera à son but.

La thématique du jour, car avec Craig Johnson il y a toujours une thématique, c’est le cheval. C’était facile elle était dans le titre. Pas deux pages sans caresser, monter, voir venir, se remémorer ou discuter cheval. On retrouve également la réutilisation de procédés venant des romans précédents : l’innocent que tout accuse enfermé dans sa cellule ainsi que l’usage du flashback comme dans « enfants de poussière » qui permet ici de rester en contact avec les acolytes de Walt Longmire. Acolytes, malgré tout, très absents de cet opus même le grand Cheyenne à un rôle de figurant. Le seul personnage qui l’accompagne depuis son comté c’est Le Chien. On a le droit à quelques beaux moments de fraternités, à de belles promenades à cheval et quelques moments d’adrénalines mais moins réussis que dans les deux premiers romans qui restent de loin les meilleurs, « Little Bird » et « Le camp des morts ». C’était pourtant l’occasion d’aller trainer dans le monde du rodéo et du métier de cow boy. Dommage le livre aurait sans doute gagné en souffle.
Episode n°5 de la série Longmire 8 étoiles

Craig Johnson est un résident du Wyoming, état peu peuplé de l’ouest américain, et plus précisément des Big Horns Mountains, sur les contreforts des Rocheuses, à proximité de réserves Crow et Cheyenne. »
Justement, le shérif Walter Longmire, son héros récurrent, est en poste dans le Comté fictif d’Absaroka, que Craig Johnson situe au niveau de la chaîne Absaroka, dans le Wyoming donc et au contact des réserves Crow et Cheyenne. C’est dire que Craig Johnson fait évoluer son héros dans des milieux naturel et social qu’il connait particulièrement bien.
Dans cet épisode, Longmire va évoluer aux confins de son Comté, vers son pays natal et donc hors de sa juridiction puisque sa prison vient d’accueillir une « invitée », en provenance du Comté de Campbell :

»Ils l’avaient amené un lundi soir. Avant, la prison était vide. Comme souvent.
Importer des prisonniers venant des cellules surpeuplées d’autres comtés était une des façons que nous avions trouvées d’améliorer notre situation budgétaire. Leurs affaires étaient florissantes, en particulier à Gillette, qui était dans le comté de Campbell, et je fournissais un logement de haute sécurité minimalement équipé à une partie de leurs contribuables. »


Et voilà comment Mary Barsad débarque dans le petit monde de Longmire. Elle est réputée avoir tué son mari et mis le feu subséquemment à leur ranch. Mais elle détonne bigrement pour ce rôle de meurtrière déterminée et vous savez ce que c’est, lorsque le doute s’immisce …
Longmire a du mal à y croire, surtout après être allé jeter un œil, en « sous-marin » puisque ce n’est pas sa juridiction, là-bas (d’autant que « là-bas » c’est aussi sa terre d’origine). Il n’y croit pas, il n’y croit pas et bien sûr, il va mener sa contre-enquête.
On va retrouver une bonne partie du petit monde qui gravite autour de Longmire dont le hiératique « Nation Cheyenne » alias « Henri Standing Bear », l’ensorcelante adjointe Vic et bien sûr l’humour et la décontraction qui règnent dans cette série.
Tony Hillerman aurait, parait-il, poussé Craig Johnson à la production de ces aventures ? Pas étonnant tant leurs mondes sont proches. Les Navajos pour Hillerman et les Crows et Cheyennes pour Johnson. Et une nature omniprésente et magnifique ; les grands espaces du Wyoming.
Une série recommandable. Un épisode à la hauteur.

Tistou - - 68 ans - 12 avril 2020


Au pas, au trot, au galop ! 8 étoiles

Depuis que j'ai découvert "Little Bird", le premier opus des enquêtes de Walt Longmire, je me suis prise d'une passion immodérée pour cette série. J'aime ce bon vieux Shérif, sorte de paradoxe ambulant, à la fois pataud et excellent tireur, qui a soif de justice mais aime les prisons vides, très empathique mais toujours maladroit dans ses relations avec la gent féminine. J'aime beaucoup son équipe, son microcosme, la nation Cheyenne en tête de file, mais également le vieux Lucian ou la belle Vic. J'aime les endroits qu'il fréquente, son comté d'Absaroka, avec les bighorn mountains juste à côté, le centre ville qui doit avoir un passage dédié entre le bureau du Shérif et le Busi Bee ! J'aime également le froid et la neige tels qu'ils sont décrits. J'aime les contrastes entre les paysages magnifiques et sereins et la violence de certains hommes, qui teinte souvent de rouge la neige immaculée (et qui donc, ne l'est plus !). J'aime les dialogues souvent "édifiants", qui me font beaucoup rire, qui ajoutent une bonne dose d'humour à des histoires pas souvent hilarantes. En parlant d'histoire, j'aime la façon dont Craig Johnson prend son temps pour poser son intrigue, pour planter le somptueux décor dans lequel elle se déroule, pour évoquer un tant soit peu les tenants et les aboutissants des enquêtes.
Dans Dark Horse, j'ai eu la joie de retrouver ce cher vieux Walt Longmire, toujours égal à lui-même, dans un exercice dans lequel il ne brille pas vraiment (ou vraiment pas, les deux sont valables !) : l'enquête sous couverture. Il ne brille pas parce que déjà, physiquement, il n'est pas passe partout, d'autre part, parce qu'il a une forte tendance à se comporter, à parler et à interroger comme un Shérif, et puis aussi, il faut bien le dire, parce que c'est dans le patelin de sa jeunesse qu'il essaie de ne pas se faire reconnaitre... Si l'on ajoute à ça le fait qu'il a donné sa destination à son bureau, à ses amis et à sa fille, on imagine bien que le costume dont il tente de s'affubler va craquer de toute part !
Bon, ceci dit, si j'ai eu la joie de retrouver ce charismatique Shérif, de découvrir Absalom, une ville pas vraiment sympathique, dans une histoire qui prend le temps de s'installer, pleine de chevaux et d'un mort pas vraiment sympathique lui non plus (même pour Absalom), je n'ai eu que la moitié de ma dose de l'entourage du Shérif : en effet, l'histoire nous est contée alternativement "aujourd'hui" et "la semaine d'avant", et la "bande à Walt" n'est présente que dans la partie de l'histoire se déroulant à Absaroka !
Mais ne croyez pas pour autant que j'ai boudé mon plaisir : l'absence des "habitués" permet de mettre en avant de nouveaux personnages, tel Hershel le "cow boy" ou Benjamin, le gamin à moitié-Cheyenne (ça, c'est sa bonne moitié, nous dirait Henry !), auquel on a vite fait de s'attacher.
Bref, tout ça pour dire qu'avec Dark Horse, Craig Johnson nous propose une nouvelle fois un excellent roman policier sans experts techniques, sans effet sanglants sensationnels outre-mesure, avec une vraie enquête, un vrai méchant, et continue à nous proposer en Walt Longmire le meilleur copain qu'on voudrait tous avoir, bon connaisseur de la nature humaine, un de ceux qui filent leur intuition jusqu'à la dérouler au grand final, pour l'honneur de la justice, celle de la loi, celle des hommes, et celle des bêtes.

Ellane92 - Boulogne-Billancourt - 49 ans - 13 décembre 2016


cheval d'orgueil 10 étoiles

Un Craig Johnson comme on les aime : lent au démarrage mais qui s'emballe à l'arrivée. Les amateurs de chevaux vont connaître leur bonheur. Le morceau de bravoure, la poursuite dans la "mesa", cette butte tabulaire si typique des régions sèches de l'ouest américain, montre tout ce que cheval et homme, tels un centaure, peuvent partager au bout de leur longue évolution commune. Pour en arriver là, il faut se plonger dans l'atmosphère d'un petit village de cow-boys perdu au fin fond du Wyoming, où les étrangers ne sont pas vus d'un très bon œil, surtout lorsqu'ils posent trop de questions. Un bain de nature, humaine, animale et minérale, dans un des plus beaux paysages du monde, du moins là où les exploitations de gaz de schiste ne l'ont pas encore défiguré…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 22 mai 2016


Des chevaux et des hommes 8 étoiles

Si on aime les histoires de cow-boys et d’indiens, les grands espaces américains, l’odeur des chevaux et la sensation du galop, on ne peut que se régaler avec « Dark Horse ».

L’écriture coule et nous entraîne au milieu de ces hommes laconiques, parfois plus attachés aux bêtes qu’aux humains, dans des coins perdus où la vie ne vaut pas aussi cher qu’ailleurs.
L’intrigue tient la route et on s’interroge avec Longmire, on tourne en rond avec lui comme un cheval de manège, mais finalement c’est l’échappée et tous les éléments se mettent proprement en place, non sans qu’on frôle la catastrophe.

On s’approche juste assez du taciturne shérif pour commencer à s’y attacher et avoir envie de mieux le connaître.
Un bémol : les personnages secondaires sont trop peu développés, et pour qui ne les connaît pas d’une précédente aventure c’est dommage...

Certains critiques, ayant lu les autres œuvres de Craig Johnson, se disent déçus de cet opus.
Pour ma part j’y ai pris grand plaisir et il m’a permis de découvrir avec le shérif Walt Longmire un nouvel enquêteur de terrain, dans la lignée de l’inspecteur Napoléon Bonaparte en Australie ou du commissaire Yeruldelgger en Mongolie.

Je m’en vais de ce pas lire ses autres aventures !

Cameleona - Bruxelles - - ans - 26 juillet 2015


Je n'adhère pas... 4 étoiles

Je n'aime pas l'écriture de cet auteur que je trouve relativement carrée et trop masculine.
L'intrigue ne m'étonne pas non plus mais je dois reconnaître à ce niveau que je suis surtout habitué au Thriller et là cela reste du Policier.
J'ai en tout essayé mais j'ai préféré arrêter...

Herru - - 47 ans - 18 mars 2013