Engagés volontaires à la Légion étrangère pour la durée de la guerre (EVDG) : 1870-71, 1914-18, 1939-45
de Jean-Paul Mahuault

critiqué par JulesRomans, le 5 mars 2013
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Tiens, voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin pour tous les allogènes anodins
Selon certains étrangers défendre la France c’était défendre les droits de l’homme, pour d’autres c’était aider le pays grâce à qui l’émancipation des juifs se généralise en Europe, pour certains c’était apporter un concours au protecteur des minorités chrétiennes dans l’empire ottoman (Arméniens et maronites en particulier), pour des gens d’Amérique latine la France c’était le pays qui avait mis à mal la puissance colonisatrice (l’Espagne) et avait propagé les idées nouvelles qui allaient alimenter leur lutte pour l’Indépendance, pour les Polonais c’était remercier la puissance qui avait soutenu les efforts de renaissance de leur pays, pour des habitants de petits pays c’était aider à ce que les garanties du droit international soient effectives, pour d’autres c’était lutter contre une idéologie dominatrice (le pangermanisme ou le nazisme), pour les Russes blancs les motivations étaient diverses …

Bref durant les trois derniers conflits sur le sol métropolitain, des étrangers soit résidant sur le sol métropolitain, soit dans leur pays d’origine furent engagés volontaires pour la durée de la guerre. Pour la Première Guerre mondiale l’auteur en donne de plus de 50 nationalités, soit de tous les pays existant à l’époque.

Ce livre ne les cite pas ici mais parmi eux se trouvent le prince persan Kharaman-Khan Nazare Aga (créateur ultérieurement d'une amicale des volontaires étrangers de la Grande guerre) qui servit comme de soldat à capitaine et Yipao Ma un officier chinois, sorti de l’école militaire de Nankin, qui est légionnaire de deuxième classe de 1917 à 1918.

Cet ouvrage est un livre d’hommage, on a écarté les sujets qui fâchent comme les injures antisémites et xénophobes des sous-officiers de la Légion à leur égard (Blaise Cendrars les évoque), la difficile cohabitation entre ces idéalistes et les anciens issus du banditisme. Le cas particulier des Italiens à travers les Garibaldiens de 1870-71 et 1914-15 est évoqué.

Les mêmes idées sont reprises pour chacune des guerres : origines du conflit, image générale et ponctuellement détaillée (en s’attardant sur quelques personnes dont on a entendu parler plus particulièrement) des EVDG d’alors, puis nom, grandes lignes et actions célèbres des quotidiens des bataillons.

En résumé un très bon ouvrage vulgarisateur. Sa lecture peut être poursuivie par des articles ou des ouvrages d’historiens "professionnels"; ici l’auteur est un ancien officier de la Légion comme on l'a vu, il choisit de faire connaître plus ce qui est valorisant pour l'image de la Légion que ce qui porterait à débats.