Il est de retour
de Timur Vermes

critiqué par Yotoga, le 27 février 2013
( - - ans)


La note:  étoiles
A la demande de tous...
Le livre de Timur Vermes s’appelle „Er ist wieder da“, ce qu’on pourrait traduire par „ il est de retour“. Hitler se réveille en uniforme en 2011 dans un parc au milieu de Berlin, dans le quartier turc. Il est accueilli par un propriétaire de kiosque, où il travaille quelques jours pour finalement faire une carrière télévisée de comédien.

L’auteur est né en 1967 en Allemagne de parents allemand et hongrois. Il est journaliste et a publié plusieurs livres comme nègre.

Le livre est écrit du point de vue du dictateur avec un récit à la première personne. Le lecteur est ainsi tout de suite confronté avec l’avancée psychologique du personnage.

Avant que le roman sorte, une grosse polémique a eu lieu en Allemagne, sur le thème du droit et du devoir de mémoire des allemands. Le nazisme et le personnage d’Hitler restent des sujets particulièrement sensibles. Des générations de collégiens, qu’ils soient allemands ou étrangers répètent en cours la faute du peuple allemand.

L’auteur a pris un risque énorme en travaillant le thème sur le ton humoristique. La presse est unanime : il n’a peut-être pas réussi un chef d’œuvre mais il a ouvert une porte. La préface précise : « Lachen mit Hitler – geht das? Darf man das überhaupt? Finden Sie’s selbst raus. Dies ist schließlich ein freies Land. Noch. » (Rire avec Hitler – c’est possible ? A-t-on le droit au juste ? Découvrez-le vous-même. Nous sommes dans un pays libre. Encore. )

Merci de comprendre qu’en critiquant ce livre, je reprends des idées, mais que je n’adhère nullement à l’idéologie du caractère principal.

Hitler découvre la politique actuelle, les changements technologiques et culturels. Le roman est une satire profonde de tout l’environnement allemand, particulièrement des médias.

Le monde politique est critiqué assez simplement : pourquoi est-ce qu’on autorise plusieurs partis politiques ? A quoi servent les verts, dans la logique du Führer : pour protéger ses montagnes bavaroises qu’il aime. Mais il ne comprend pas la politique vis-à-vis du matériel de guerre et des tous ces soldats qui ne servent à rien, qu’on pourrait finalement utiliser pour des fins logiques. Pour lui, la réunification (mot employé pour l’union de la RFA et de la RDA) n’a pas eu lieu, puisqu’il aimerait l’Autriche et l’Alsace-Lorraine affiliées au territoire allemand. Je vous passe les commentaires sur la création de l’Etat d’Israël et la guerre en Afghanistan….

Dans sa logique bizarre et sa psychorigidité, Hitler arrive à s’expliquer sans relativiser les choses. Il considère uniquement le point de vue du führer. L’auteur a conservé une langue démodée des années 40 pour ce personnage et du coup, ses interlocuteurs le prennent pour un érudit. Il a d’extrêmes facilités à s’exprimer, à faire bouger les foules, il a un esprit vif et une intelligence particulière. Certains dialogues sont satiriquement d’un très haut niveau, et, en tant qu’étrangère dans ce pays, souvent inquiétant et effrayant.

Comment réagissent les gens à Hitler ? Ils l’applaudissent ! Il devient une star télévisée. Ces applaudissements sont à analyser sur 3 plans : premièrement, le public le prend pour un très bon imitateur, deuxièmement, le livre veut critiquer le monde des médias actuels et du succès d’un jour, troisièmement, c’est le côté qui fait peur, j’ai malheureusement peur que beaucoup de lecteurs osent dire qu’il dit tout haut ce que les gens pensent tout bas.

C’est toute la balance du livre : le lecteur ne rit pas d’Hitler, l’auteur arrive à rire avec Hitler ! Et le führer réussit à être là où il voulait : il a le public, la plateforme, les politiciens dans la main… Il comprend relativement vite (page 129) le nombre de personnes sans travail et le nombre d’étrangers, il a une intelligence aiguë pour les systèmes et décide consciemment de l’utiliser pour revenir au top. Il utilisera les mêmes arguments qu’en 1930, à la sauce médias, et réussira avec succès.

Mais le thème principal sous-jacent et pas directement visible au début est une critique aiguë pour toute la branche médiatique actuelle, qui en prend une couche : les journaux papier, les programmes télévisés, la radio, youtube… Les managers télévisés voient en ce « comédien » la possibilité de gagner beaucoup d’argent et ne le prennent pas au sérieux par rapport à ses idées politiques. En fait, ils se trouvent eux-même des excuses pour accepter son comportement ou ses écarts. Je pense que le parallèle peut être fait avec le peuple allemand qui l’a élu au pouvoir, qui se voilait la face sur certains points pour justifier d’autres.

(Je ferai là un parallèle avec le film allemand d’Horst Schlämmer « Isch kandidiere ! ». Dans la vraie vie, Hape Kerkeling, un comédien allemand, a créé le personnage d’Horst Schlemmer. Horst Schlemmer était partout, dans les réunions politiques et télévisé, Hape Kerkeling a poussé le jeu jusqu’à créer un parti politique HSP avec le slogan « yes weekend ». Ce parti politique a une présence internet, des articles sur Wikipedia… Tout le média tralala a été engendré… Après plusieurs micros-trottoirs, il est clair que certaines classes non cultivées de la société prennent Horst Schlemmer comme une personnalité politique à part entière…)

La presse de boulevard est au début assez réticente avec le personnage d’Hitler, qui réussit quand même contre-attaquer habilement et à l’utiliser pour piloter les masses. Grâce à ce système médiatique, une star va naitre, re-naitre… mais ses intentions ne sont pas vraiment les même que celles du producteur télévisé. Et voilà comment on propulse, à coup de SMS votant le candidat le plus intéressant, un dictateur en haut de la cote de popularité. Est-ce qu’un acteur a déjà été politicien ? Schwarzenegger et Reagan en sont la preuve, pourquoi pas cet arriviste autrichien ?

Les petites touches d’humour sont souvent dues à sa logique particulière. Par exemple, il ne parle pas anglais, et ne comprend le mot Handy (téléphone portable) et pense qu’on lui parle de Henndy, dans son esprit, une jeune fille qu’il a vu à la télévision. Ou alors, il regarde toutes ses publicités pour des agences de voyage et constate qu’elles font toute partie du même consortium : le www (d’internet). Il va falloir contacter le chef du www pour s’en faire un allié…

Je souhaite beaucoup de chance au traducteur en français, ou alors avec beaucoup de notes pour comprendre les références culturelles allemandes. Le livre propose des parallèles avec les émissions télévisées réelles comme Stromberg, où le personnage principal est un chef de bureau puant raciste et machiste, et Switch qui est la critique de Stromberg avec la transformation du chef en Hitler. Les dialogues avec les berlinois de pure souche sont écrit en dialecte, ce qui rend les contrastes hilarants, mais je pense intraduisibles.

Je me demande comment un auteur peut réussir à se tordre l’esprit pour réussir à rentrer dans cette logique absurde du Führer. Et l’auteur a mené à bien son bateau, le livre tient le cap du début à la fin. Comment peut-on arriver à l’explication d’Hitler par rapport aux millions de morts : « la fin justifie les moyens » ! Il assure que construire des autoroutes pour l’Allemagne et sauver la race germanique vaut bien « les quelques morts nécessaires » (page 200)…. L’auteur a dû psychologiquement faire une gymnastique importante pour écrire ce livre… Et les lecteurs allemands demandent une suite !

Personnellement, je reste sur un avis mitigé. Je respecte le travail colossal de l’auteur et la critique des médias, mais les idées politiques et les critiques du monde allemand actuel me font peur et ne correspondent pas du tout à ma vision des choses. L’avantage d’un roman, c’est qu’on ne critique que le fond et la forme !
"Il est de retour" : aïe Hitler ! 9 étoiles

Et si l’Histoire pouvait nous rejaillir au visage ? Et si le passé resurgissait aujourd’hui, à une autre époque, dans une toute autre société ? Et si l’horreur revenait nous côtoyer de près non contente d’hanter nos esprits depuis des lustres ? Ce sont toutes les questions que nous pose directement Timur Vermes, journaliste reconnu outre-Rhin, avec son premier roman « Il est de retour », véritable succès à travers le monde. Traduit dans plus de 35 langues, plus d’1,5 million d’exemplaires vendus, adapté à l'écran par Netflix … « Il est de retour » semble s’imposer comme une petite pépite à découvrir sans plus attendre. Espoir déchu ? Lettres it be vous donne la réponse !

// « Le plus stupéfiant restait quand même la situation actuelle de l'Allemagne. A la tête du pays se trouvait une femme lourdaude, aussi charismatique qu'un saule pleureur, et dont l'action était déjà d'emblée discréditée par ses trente-six années de collaboration bolchevique, sans qu'elle en soit le moins du monde gênée aux entournures. » //


# La bande-annonce

(Quatrième de couverture) : Soixante-six ans après sa disparition, Hitler se réveille dans un terrain vague de Berlin. Et il n’est pas content : comment, plus personne ne fait le salut nazi ? L’Allemagne ne rayonne plus sur l’Europe ? Depuis quand tous ces Turcs ont-ils pignon sur rue ? Et, surtout, c’est une FEMME qui dirige le pays ?

Il est temps d’agir. Le Führer est de retour et va remettre le pays dans le droit chemin. Et pour cela, il lui faut une tribune. Ça tombe bien, une équipe de télé, par l’odeur du bon client alléchée, est toute prête à lui en fournir une.

La machine médiatique s’emballe, et bientôt le pays ne parle plus que de ça. Pensez-vous, cet homme ne dit pas que des âneries ! En voilà un qui ne mâche pas ses mots. Et ça fait du bien, en ces temps de crise …

Hitler est ravi, qui n’en demandait pas tant. Il le sent, le pas est prêt. Reste à porter l’estocade qui lui permettra d’achever enfin ce qu’il avait commencé.


# L’avis de Lettres it be

Comment aborder ce livre, cet Objet Lisible Non Identifié offert par Timur Vermes ? Pour un premier roman, le journaliste allemand bien connu de l’autre côté du Rhin frappe fort, c’est certain. Avec un ton enlevé, simple, un recours incessant aux dialogues et au rire grinçant, Vermes fait revivre sous sa plume un Adolf Hitler tout droit revenu du passé, et qui se réveille hagard dans un terrain vague. Mais le triste sire va vite se retrouver de la vigueur grâce au dégoût que lui inspire son pays tel qu’il est de nos jours. Aidé par quelques personnages plutôt ternes qui s’enlisent au second plan de l’histoire du roman et bien accompagné par des médias avides de « scoops », les aventures du Hitler 2.0 vont vite prendre une tournure saisissante.

Lettres it be - - 30 ans - 7 mai 2017


Pétard mouillé 5 étoiles

Au départ une bonne idée : et si A. Hitler vivait de nos jours en Allemagne ? Que ferait-il ? Que penserait-il de notre monde contemporain ? Que lui inspire l’U.E ? Quelle réaction aurait le peuple allemand ? Qu’en penseraient tous ses anciens collaborateurs ?
Bien entendu le personnage d’Adolf Hitler est matière à discussion. Traité par de nombreux ouvrages tout a déjà été dit alors que peut donc nous apporter ce livre ?

Ici, l’auteur s’attache à une œuvre de fiction sur une note humoristique dans lequel le quiproquo est roi. Se réveiller 67 ans après la fin de la seconde guerre mondiale dans le Berlin actuel en 2011 prête effectivement à confusion !

La première partie du roman se lit donc très facilement. On a envie de savoir ce qu’il va advenir du Führer tout en se demandant comment Timur Vermes va réussir à conserver un tant soit peu d’intérêt à une histoire qui s’enlise petit à petit.
C’est justement là que le bât blesse, l’auteur n’y parviendra jamais. Ainsi malgré un humour toujours présent, Il est de retour ne cesse de perdre de son intérêt jusqu’à son terme. Une fin en queue de poisson : dommage !
A cela s’ajoute un style trop simpliste à mon goût, la narration manque de charme et de finesse mais cela n’engage que moi. De plus dans ce style de roman ce ne sont pas des critères fondamentaux.

Bref, un bilan mitigé, une très bonne idée de départ qui malheureusement n’évite pas le piège de l’érosion.

Sundernono - Nice - 41 ans - 10 décembre 2015


UN ATTRAPE NIGAUD ! 3 étoiles

Désolé de « casser » le consensus des critiques précédentes, mais, je suis loin d’être aussi enthousiaste que les autres critiques! J’ai même fini ce livre en me disant « tout ça, pour ça ?» et en ayant vraiment l’impression d’avoir perdu mon temps à lire un livre qui vraiment n'en vaut pas la peine!

Après un départ « canon » du livre, avec somme toute une très bonne idée de base… Et bien oui quoi ! Vous imaginez ? Le sieur Hitler qui ressuscite en 2011 dans son Allemagne natale et qui est confronté à notre démocratie actuelle ! Que pouvait-on trouver de plus provoquant que de ramener à la vie un des plus grands dictateurs du XXe Siècle? A part peut-être Karl MARX, dans la même situation et confronté à notre société d’hyperconsommation actuelle ? Et encore pas sûr!...

Soit, je disais donc, après un départ canon, le livre s’essouffle très vite et retombe encore plus vite qu’un soufflet!... Oui, il y a une critique acerbe de notre société de consommation, oui il y a une critique amère mais réaliste de notre société hyper-connectée, oui on rit jaune, de temps en temps… Et ? Et c’est tout ! Après il n’y a plus rien ! Beaucoup de remplissage, de mots empilés les uns sur les autres pour ne pas dire grand-chose, et il ne se passe absolument plus rien !...
Ne parlons d’ailleurs pas de la fin, très précipitée et qui finit véritablement en queue de poisson !...

Et puis, je dois avouer que certains détails ont définitivement fini de ma gâcher ma lecture !
Bien qu’il prétende s’être beaucoup documenté avant l’écriture de son livre, j’ai relevé de nombreuses erreurs historiques, ainsi p. ex. ce n’est pas l’Alsace-Lorraine qui étaient occupés par les Allemands en France avant la Première Guerre Mondiale, mais l’Alsace-Moselle !
Ou encore, désolé M. VERMES mais, non, il n’y avait pas seulement deux avions en Normandie le 6 juin 1944 lors du débarquement des Alliés, mais beaucoup plus que cela ! Ce chiffre vient du film « Le jour le plus long » de Darryl F. ZANUCK (lui-même tiré du livre éponyme de Cornelius RYAN) ou l’on voit effectivement les troupes Allemandes réagir au débarquement Alliés avec seulement deux chasseurs. Mais c’est donc bel et bien une légende !…

Mais, ce qui m’a définitivement révulsé dans ce livre, ce que j’ai trouvé de pire, ce sont les attaques, vraiment injustifiées contre les hommes politiques Allemands. Je comprends bien sûr ici que ce livre est une farce et qu’il faut le prendre au deuxième degré, et que M. VERMES ne fait ici que parler son personnage, mais, tout de même, s’attaquer ici (Pg 276) sans aucune honte, à un homme d’une rigueur et d’une probité morale et intellectuelle au-dessus de tout soupçon, comme M. Helmut SCHMIDT (ancien chancelier âgà 96 ans au moment où j’écris ces lignes et malheureuseument à l'agonie!..), et qui passe aujourd’hui pour être la plus haute autorité morale de l’Allemagne, allant jusqu’à le traiter de « petit oracle à roulettes », désolé, mais je trouve que cela dépasse les bornes des limites, et là, franchement, cela ne me fait plus rire du tout !...

Je finis donc sur l’impression de m’être « fait avoir » par un coup marketing, du style "indéniablement sympa au début, très très lassant sur la durée" et franchement je dis à tous ceux qui ne veulent pas être les victimes d’un pareil « attrape nigaud » de passer leur chemin !...

Septularisen - - - ans - 9 novembre 2015


Un grand moment de plaisir ! 10 étoiles

Je ne connaissais absolument pas ce roman jusqu'au jour où je l'ai découvert dans son édition de poche 10/18 sur la table d'un libraire de mon quartier où j'ai l'habitude de flâner pour découvrir les dernières sorties.
Le thème m'a captivée aussi ai-je aussitôt fait cet achat et je ne l'ai pas regretté.
Loin de moi de hurler avec les loups et esprit libre je considère que RIEN N'EST TABOU ! Quand tant et tant ont dit, sans doute en partie à juste titre : "Je suis Charlie !" on doit aussi pouvoir dire : "Je suis Wolfie" !
Cela m'a tout de suite rappelé les lettres persanes, composées il y a déjà quelques siècles mais le thème est analogue : la critique d'une société par un béotien, un nouveau débarqué qui montre une réelle sagacité.
Sur un plan formel, il est intéressant de voir apparaître un être fait de chair et de sang et non le Diable habituel que nos bonnes âmes manichéennes ont l'habitude de créer. Adolf Hitler reste pour beaucoup le croquemitaine ou l'ogre du petit Poucet avec lequel les enfants prennent plaisir à se faire peur même s'ils ont créé cette entité pour mieux la fustiger. L'humanité a toujours cherché à se faire peur pour ensuite mieux crier,.... mais c'est un autre débat bien vaste pour le développer ici.
On retrouve un peu le personnage interprété dans la chute par le grand Bruno GANZ, il y a d'ailleurs un clin d'oeil à ce sujet.
Sans nul doute l'auteur a lu, connaît parfaitement et s'inspire du style employé dans Mein Kampf, à la fois cette naïveté de langage démodé et ces idées sous-jacentes qui sommeillent depuis la nuit des temps ne demandant qu'à rejaillir au grand jour tel le monstre du Loch Ness de nos livre touristiques.
Je passe sur l'admirable critique de la société actuelle si bien relatée par les autres lecteurs dans le présent blog. J'ai vu la bande annonce du film tiré de l'oeuvre écrite et je suis impatiente de pouvoir le visionner.
Enfin il ne faut pas oublier que l'auteur est en partie juif ce qui ne gâche absolument rien du fait que l'humour juif reste l'un des meilleurs et des plus fins. Les juifs ont cette force de pouvoir ironiser sur tout à commencer par eux-même. On retrouve à la fois un Mel Brooks, un Popeck, voir un Ernst Lübitsch.
Non ce livre mérite vraiment le détour.
Une anecdote personnelle : j'étais à l'hôpital en attente d'une chimiothérapie, lieu ne prêtant guère à l'hilarité, et sur mon siège plongée dans les rues berlinoises je riais par instant de bon coeur suscitant le doute de mes proches sur ma santé mentale, bien sûr ils ignoraient ce que je lisais.
Ce livre, un véritable remontant aussi bon que ces films de Chaplin ou Buster Keaton pour qui saura franchir les sots interdits de ceux qui se limitent à la forme sans aller jusqu'au fond !

Andrée27 - - 76 ans - 2 novembre 2015


Et si c'était vrai ? 8 étoiles

Déroutant.
Une critique sans concession de la société Allemande (Occidentale) qui peut faire froid dans le dos, tellement la personnalité que l'auteur prête à Dolphi s'avère empreinte de justesse et de sagacité. Un Hitler rendu sympathique malgré sa vision des choses, par ses tâtonnements pour s'adapter à un monde qui n'est pas le sien, par ses digressions parfois désopilantes sur le gros Goring, Himmler Boorman et par son discours populiste auquel il est tellement facile d'adhérer.
Critique d'un société Allemande qui, à quelque niveau que ce soit, est prête pour le grand show et accueillir son Héros.
Mais ce qui vaut pour cette Allemagne, vaut aussi pour nous, j'en ai bien peur.

Pytheas - Pontoise - Marseille - 59 ans - 19 septembre 2014


Hitler revient mettre de l'ordre... 6 étoiles

J’avais peu d’attentes envers ce livre. Je me méfie de ces succès populaires basés sur des clichés aussi grotesques qu’un supposé retour de Hitler dans l’Allemagne contemporaine. Par contre, je trouvais l’idée amusante. Donc, pour vérifier ce qu’il en était, j’ai fait l’effort de le lire. Ai-je été déçue ? Non car peu d’attentes égale peu de déceptions. Pour l’histoire, évidemment l’invraisemblance est au rendez-vous mais c’est amusant de suivre le « Fureur » dans sa découverte des nouvelles technologies : internet, téléviseur HD, cellulaire. Il intègre très vite toutes ces nouveautés et regrette de ne pas avoir eu la chance de disposer de ces outils de communication tout aussi efficaces qu’omniprésents dans la société du vingt et unième siècle. Par contre, les émissions de télé le consternent par leur insignifiance. Enfin, le regard que pose Hitler sur l’Allemagne nouvelle est fort amusant et intéressant. Avez-vous déjà imaginé ce que penseraient des personnages historiques revenus du passé de nos comportements actuels et de nos motivations sociales ? Ce côté du livre m’a beaucoup plu. Par contre, il ne se passe pas grand-chose. L’action fait du surplace, le rythme laisse à désirer ce qui est fort dommage car l’idée de base est excellente. Pas un livre parfait mais un livre à lire pour s’amuser et se détendre. Dans mon cas, il a atteint son but car je me suis bien amusée.

Dirlandaise - Québec - 69 ans - 16 juillet 2014


Un livre reichement drôle 9 étoiles

Très très drôle, mais pas seulement, très éveillé aussi.

L'on est confronté à un Hitler très bien dessiné, avec des valeurs, une intelligence et un langage que l'on pourrait tout à fait attribuer à celui du siècle dernier. Et sa rencontre avec le siècle présent est comique car il est resté en 1933, car il ne comprend pas tout, car il est persuadé que tout le monde le comprend, et c'est précisément ce double langage, celui d'Hitler et du reste, qui fait la force et la puissance humoristique du livre.

Éveillé aussi, car il nous met en garde, encore et toujours, face à l'inexorable mentalité nationaliste, malheureuse gangrène que contractent de plus en plus de nations...

A lire donc !

Bonne lecture !

Stitch - - 36 ans - 18 juin 2014


He's back 8 étoiles

Il fallait oser ...et c'est réussi . Hitler se réveille au beau milieu d'une décharge presque 70 ans après son suicide.
Il découvre l'Allemagne contemporaine sous Merkel . Personne ne le prend au sérieux avec son uniforme militaire et "sa ressemblance si frappante avec le führer".
Un vendeur de journaux le prend alors sous son aile et par le biais de relation va le présenter à des "chasseurs de tête médiatique" toujours à l'affut de singularités.
Orateur talentueux Hitler se voit attribuer une chronique dans une émission TV satirique présentée par un turc , il raconte de telles énormités que le public adhère à ses propos.
Assez vite , il reçoit des marques de sympathie et la machine médiatique s'emballe....

Belle critique des médias , mais surtout du public qui les regarde , "il est de retour" fait froid dans le dos.
J'ai lu ce livre alors que notre Jean Marie Le Pen faisait encore des siennes (Virus Ebola- fournée) et ma lecture faisait écho à ce que je voyais à la télévision (Indignation , résignation , soutien indéfectible).
Très drôle par moment (la scène de la création de la boite mail est vraiment réussie...")
Hitler est le narrateur de ce texte , il nous livre ses impressions , ses calculs politiques , son éternelle vision de l'Allemagne forte. Ce livre fait réfléchir surtout à la toute fin car cette fois-ci : on ne pourra pas dire qu'on ne savait pas"

Ndeprez - - 48 ans - 11 juin 2014