Wollodrïn, Tome 3 : Le convoi 1/2
de David Chauvel (Scénario), Jérôme Lereculey (Dessin)

critiqué par Shelton, le 27 février 2013
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Confirmation, certes, mais plus encore...
Voici donc le troisième album de cette série Wollodrïn, création des auteurs David Chauvel et Jérôme Lereculey. Après une grande mise en scène et des combats spectaculaires, deux êtres que rien ne peut unir se retrouvent ensemble pour survivre. Un orc monstrueusement fort, Hazngar, et une guerrière scoute, Onimaku, fuient et voudraient bien pouvoir se poser quelque part… Une amitié est en train de naitre…

C’est à partir de ce moment-là que la série est en train de prendre sa grandeur. La quête de bonheur et de paix de nos deux « amis » va porter ce second cycle, du moins c’est le sentiment du lecteur. De plus, un souffle épique va s’enclencher avec la rencontre du peuple d’Ernön, pionniers partis à la conquête d’un nouveau monde, le pays d’Hingell, sorte de terre promise…

Nous basculons alors dans une histoire incroyable qui va se positionner entre Bible, Western, Fantaisie et Aventures. Et chaque aspect est pertinent, solide, bien construit par un scénariste qui nous livre-là une histoire d’une densité étonnante… On est à la fois dans les quêtes les plus mythiques et dans la Conquête de l’Ouest, dans un récit initiatique à la découverte de l’amour et dans une fable morale pour accepter la différence… Bref, une très grande bande dessinée…

Mais le scénario ne suffit pas à faire un chef d’œuvre ! Il faut aussi un dessinateur à la hauteur et c’est bien le cas ici avec un Jérôme Lereculey qui se transcende en nous livrant quelques séquences dont on devrait se souvenir longtemps. Des exemples ? J’ai adoré quand un insecte agressif vient titiller un bovin tracteur de chariot mettant un enfant en danger et, donc, offrant à Hazngar une occasion de jouer au héros en faisant trembler de peur la pauvre Onimaku… Excusez-moi, une larme glisse de mon œil… Mais j’aurais pu citer aussi une très belle vignette de Hazngar faisant franchir une rivière à un des chariots… Oui, une narration graphique majestueuse, dynamique, éblouissante qui pour moi confirme le talent de Lereculey…

Attention, pour ceux qui restent en attente de grosses scènes de combats, ne croyez surtout pas que la série serait en train de tomber dans le rose bonbon… Les séquences de combats dans la nuit en pleine forêt ou, mieux encore, l’attaque d’un village en fin d’album, vous démontreront que Wollodrïn est une alchimie extraordinaire entre plusieurs genres et c’est ce qui en fait indiscutablement la force… Oui, je suis certain que nous avons là une grande bande dessinée à suivre avec attention, à découvrir et faire découvrir en attendant la suite avec une impatience certaine…

On parle parfois de crise du scénario au cinéma, pour la bande dessinée, les bons scénaristes existent bien, et quand ils travaillent avec de grands dessinateurs, le résultat est presque parfait !