Rouge abattoir : Un hiver meurtrier
de Gilda Piersanti

critiqué par Chene, le 23 février 2013
(Tours - 54 ans)


La note:  étoiles
Un polar sanglant dans la ville éternelle
Une histoire glauque mêlant politique, pornographie, drogue et meurtres au couteau électrique située dans les années 90 dans le quartier de Testaccio de Rome, la ville éternelle.
Le commissaire d’Innocenzo qui n’a plus de nouvelles de son fils depuis plusieurs années et dont la femme est handicapée (bonjour l’ambiance) est saisi d’une affaire de meurtre de femmes retrouvées découpées en morceaux. Il confie l’affaire à une jeune inspectrice prometteuse Mariella De Luca, l’héroïne de cette histoire. L’héroïne est donc une femme. Les trois victimes sont des femmes (3 femmes assassinées). L’assassin se révèle aussi être une femme.
Un peu de sexe parcourt le récit pour titiller nos instincts lubriques.
Le mobile de la meurtrière reste peu convaincant. Celle-ci tue pour garder son secret. Celui d’avoir été membre des brigades rouges dans les années 70 (d’où l’explication du titre « rouge abattoir »).
Finalement on en apprend trop peu à mon goût sur la ville de Rome. L’intrigue est un peu « poussive », il y a beaucoup de bavardages et le style n’est parfois pas très gracieux. Des phrases du type : « le Tibre bougeait ses fesses mollement, la nuit lui tombait dessus comme une femelle en chaleur » me laisse songeur.
Il faudrait se plonger dans un deuxième ouvrage de Gilda Piersanti afin de savoir si ses romans policiers dans la ville de Rome ont un véritable intérêt…
Premier roman de la tétralogie « Les Quatre saisons meurtrières » 8 étoiles

C’est le premier, le fondateur, mais je le lis après le second épisode « Vert Palatin » qui représentait le printemps. « Rouge abattoir », c’est donc l’hiver.
C’est amusant de voir apparaître –littéralement, l’équipe composée du Commissaire d’Innocenzo et de l’Inspectrice Mariella de Luca se forme lors de cette enquête – des personnages récurrents ex nihilo.
Rome donc, le quartier du Testaccio. L’hiver. Froid, neige. Ce sont les Fêtes de fin d’année et le Commissaire peste quand on vient de découvrir une troisième jeune fille assassinée et coupée en morceaux. Le syndrome du tueur en série commence à courir la presse. Lui n’y croit pas. Et voilà qu’on lui envoie un renfort en la personne de l’inspectrice Mariella de Luca. Atypique, disons-le.
Pour avoir lu le second opus avant ce premier, il est remarquable de voir comment Gilda Piersanti a anticipé largement et placé déjà les « fondamentaux », sources d’intrigues secondaires, comme le fils du commissaire parti sans laisser de trace sinon celle d’un couple ravagé par le doute et le questionnement, comme la femme du commissaire partiellement paralysée, les habitudes sexuelles de l’inspectrice pas tout à fait communes …
Donc, enquête. Enquête menée par deux tempéraments très différents ; un commissaire plus « vieille école », une inspectrice au fait des dernières techniques d’investigations. Mais ce n’est pas le seul charme de ce roman (comme des autres de Gilda Piersanti d’ailleurs). Ce n’est pas purement de l’enquête. C’est aussi la ville de Rome, le drame humain du commissaire (sa femme, son fils) … C’est plaisant et ça donne envie d’aller lire les deux dernières saisons !

Tistou - - 68 ans - 8 mars 2014