Agatha Christie : La romance du crime
de François Rivière

critiqué par Shelton, le 22 février 2013
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
A ne pas oublier ou délaisser !
Il y a quelques mois, je découvrais qu’un nouveau livre venait de sortir sur Agatha Christie, la reine du crime anglaise, celle qui a écrit bon nombre de romans qui m’ont tout simplement enchanté. Que serait la vie de lecteur de roman policier sans Un crime sera commis le… ou Mort sur le Nil… ou encore Meurtre en Mésopotamie ou Je ne suis pas coupable… Et plus j’en cite et plus j’ai envie d’allonger ma liste ! Oui, indiscutablement Agatha Christie est et restera une des grandes du policier, c’est indéniable.

Mais, la question qui reste posée est celle de la pertinence de ces ouvrages entre biographie et beaux livres sur des auteurs que certains considèrent, malgré tout, comme mineurs ? A dire vrai, je n’ai jamais pensé qu’il faille diviser les écrivains entre genre majeur ou genre mineur. Je ne pense pas non plus que ce soit possible de sous-estimer un auteur qui de son vivant, mais aussi durant les 30 ans qui ont suivi sa disparition, est resté dans les best-sellers du genre. Enfin, ce type d’ouvrage peut présenter trois intérêts différents. C’est tout d’abord pour le fan, l’occasion de se faire plaisir et de passer en revue tous les romans de l’auteur, de se souvenir des intrigues, des coups de théâtre… Après ce rappel, c’est le moment de découvrir certaines petites anecdotes de la vie son auteur fétiche, une façon d’entrer un peu plus dans son intimité. Enfin, la riche iconographie s’ouvre devant nous comme un panorama qui va de la librairie au cinéma en passant par le théâtre et la télévision… De quoi donc passer de très bons moments un beau livre à la main…

Je parlais donc de passer en revue certains de ces grands romans policiers signés Agatha Christie. Effectivement, on va suivre certains de ces romans par l’intérieur, par la maturation, l’éclosion et la révélation. Certains sont si connus que l’on en oublie des détails. Par exemple, Les dix petits nègres. Le roman est très connu, mais on oublie qu’elle l’avait adapté au théâtre et que pour rester politiquement correcte, elle l’avait rebaptisé Les dix petits indiens ! Elle en avait d’ailleurs profité pour rentre l’histoire plus crédible…

J’évoquais les anecdotes de sa vie, qui finalement sont très peu nombreuses car elle était très réservée sur sa vie privée. François Rivière en cite quelques-unes et j’ai retenu le fait qu’elle avait écrit la dernière enquête de Mrs Marple ( La dernière énigme) et le dernier roman où apparaît Hercule Poirot (Poirot quitte la scène) bien avant sa mort, qu’elle les avait enfermés dans un coffre pour qu’ils ne paraissent que à titre posthume… C’est, pour moi, un peu comme si elle avait refusé de les faire disparaitre ou comme si elle avait décidé que même morte, elle vivrait encore au rayon nouveautés des librairies. Allez savoir ? En fait, c’était peut-être un peu des deux… Complexe cette romancière !

Enfin, prenons le temps de profiter de cette riche et merveilleuse illustration de l’ouvrage. Il n’y a pas juste quelques photographies pour attirer l’œil du lecteur, il y a des clichés de l’auteure y compris dans des attitudes plus intimes que les quelques-uns qui sont archi connus et vus, des extraits de films et pièces de théâtre, des affiches, des couvertures, bref nous pouvons voir ce qui concerne notre romancière préférée ! J’ai apprécié, en particulier, la reproduction de certaines couvertures de la collection Le masque car c’est dans cette version que j’ai découvert et dévoré une grande partie des romans d’Agatha Christie. Souvenirs, souvenirs…

Nous sommes donc en présence d’un livre indispensable et incontournable pour tous ceux qui aiment cette romancière avec un attachement profond et solide car elle leur a offert leurs premières émotions de lecteur…