Sex toy
de Jean-Marie Gourio

critiqué par Catinus, le 20 février 2013
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Ca arrache ! Grave !


Elle, c’est Didrie, treize ans, la boule à zéro, elle porte des pantalons-treillis et boit de la bière ou de l’alcool, du matin au soir + la nuit. On la surnomme « Sex Toy ». Elle a une mère qui s’occupe d’enfants autistes, un père qui bosse à France-télécom, la boite où l’on se suicide volontiers ; un grand frère de 17 ans et une petite sœur qu’elle adore. Elle a un vrai fiancé : Frankie.
Elle traîne avec des amis et finit par perdre le sens des choses, elle embrouille tout, quoi.

« Manu a quatorze ans, Yousef en a quinze, moi treize. On voudrait mourir jeunes qu’on s’y prendrait pas autrement. »
« Tic se découpe les bras au rasoir et il se plante des aiguilles ou il se brûle avec des cigarettes. Ca lui fait pas mal. Même ça lui fait du bien. Il doit pas peser plus de vingt kilos et encore tout mouillé de téquila. «
« Il paraît que le docteur avait dit qu’une pré-cirrhose à quatorze ans, il avait encore jamais vu ça »
« Frankie a tout de suite vu que j’avais envie de picoler et m’a prévenue qu’il fallait que je me calme. T’as vu l’âge que t’as, m’a renvoyé méchamment Frankie, t’as vu l’heure, t’as vu le bar, t’as vu ce que tu as fait, t’as vu dans quelle merde on est, toi tu veux picoler du blanc, tu plaisantes ou quoi. »

Sexe, drogue, alcool et violence, c’était au 20 ème, dans les années ’60 par là. Voici la version du début du 21 ème siècle et c’est quelque chose … Et en plus, maintenant, on les prend au biberon.

Un roman féroce qui vous gobe tout cru. Le style de Jean-Marie Gourio est percutant : de petits bouts de phrases qui vous flinguent sur place, vous arrachent les tripes et c’est Sex Toy qui raconte sa courte vie.

Ca arrache ! Grave !