Bingo le posstit
de Adam Roberts

critiqué par CC.RIDER, le 18 février 2013
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Une amusante parodie de Tolkien
Un jour, le grand magicien Glandalf, accompagné de quelques nains, se présente chez Bingo le Posstit pour lui proposer de participer à une quête un peu particulière : aller affronter le terrible dragon Snob, en débarrasser le pays du Milieu en d'en Haut et en profiter pour récupérer le trésor qu'il cache dans sa caverne. En chemin, la petite troupe rencontre quatre Droll, énormes géants de pierre qui sont en train de se préparer un méchoui de chien et aimeraient bien ajouter du nain à leur menu à titre d'amuse-gueules. Sauvés in extremis par Glandalf qui parvient à lancer un sort transformant la pierre en sable, Bingo et les nains reprennent la route, rencontrent deux sortes d'elfes, les Elfes Pleutres et les Elfes Dingues, avant de devoir franchir une chaîne de montagnes si élevées qu'il leur semble préférable de passer par en-dessous. L'ennui, c'est que les souterrains et les cavernes qu'ils doivent emprunter sont infestés de répugnants et dangereux Gloublins...
« Bingo le Posstit » se présente comme une amusante parodie (« pour faire du pognon », comme l'annonce avec une belle franchise le sous-titre) du célèbre « Bilbo, le hobbit » ainsi que de la saga de Tolkien « Le Seigneur des Anneaux ». Tout y est à la fois déformé, détourné et copié en version revue et corrigée : le Gollum est devenu le Phyllum, un philosophe détaché de toutes les contingences, Glandalf, le magicien perd petit à petit tous ses pouvoirs et l'Anneau est transformé en « Truc », une sorte d'artefact maléfique qui fonctionne à l'envers, par antiphrases. Tout est prétexte à grosse cocasserie et à gentille rigolade. Calembours, jeux de mots, anagrammes et contrepèteries foisonnent. Les noms propres ne sont pas épargnés (Forêt Boire, Bingo Sac Pacquet, L'Ane O' Rexxic, Al l'Al, etc... etc...) Le lecteur comprend très vite que cet ouvrage relève donc de la pochade, de l'humour carabin ou potache pas toujours très léger ce qui peut d'ailleurs indisposer certains. Mais à y regarder à deux fois, il pourra déceler sous les blagues, les clins d'oeil et les allusions diverses et variées, une certaine forme d'ironie, de dérision et quelquefois de légères traces d'humour british. Le manque d'originalité de l'intrigue peut sembler nettement plus gênant. En effet, l'histoire de Bingo colle d'un peu trop près à celle de Tolkien. Une vraie démarche iconoclaste aurait dû permettre d'aller jusqu'au bout et de totalement casser les codes ! En conclusion, sans bouder son plaisir, le lecteur reconnaitra qu'il a néanmoins passé un très agréable moment à lire cet ouvrage drolatique et sans autre prétention que de le divertir.